Introduction

L’univers de la vidéoprojection n’est pas aussi simple à aborder que celui de la télévision, et pour débuter dans ce domaine, il vaut mieux prendre quelques précautions qui permettront d’éviter les erreurs les plus fréquentes. Mais, une fois cela fait, la vidéoprojection home cinéma est source de beaucoup de plaisir et de sensations fortes !

 

1- Ne pas tenir compte de l’environnement de projection

La plupart du temps la vidéoprojection home cinéma est effectuée en pièce de vie avec un plafond blanc et des murs clairs. Le rendu de l’image est alors catastrophique sur toile blanche traditionnelle, le contraste étant très faible, les couleurs délavées et le piqué en berne.

Solution : Il faut s’équiper d’une toile technique ou traiter la pollution lumineuse. J’en parle ici.

 

2- Négliger la qualité de l’écran

Pour bénéficier d’une image de qualité (contraste, piqué, propreté, planéité de la toile, etc.), l’écran est aussi important, voire plus, que le vidéoprojecteur. Par exemple, des gondolements, un effet de brillance ou une structure trop granuleuse, peuvent être extrêmement gênants.

Imaginez-vous en train de visionner votre film préféré, qu’allez-vous ressentir si les gondolements de la toile vous font percevoir des vagues lors de chaque travelling ?

Il faut bien avoir conscience que tout défaut de la surface de projection a tendance à nuire à l’immersion.

Il faut choisir son écran avec soin et ne pas hésiter à investir dans du matériel de qualité. En effet, un excellent écran est un investissement pérenne, contrairement au projecteur que l’on change beaucoup plus souvent.

 

3- Faire de la vidéoprojection avec de la lumière ambiante sans toile technique

Sur une toile de projection traditionnelle (sans contrôle de lumière), plus la lumière ambiante est importante et plus le contraste se dégrade, on finit même par ne plus rien voir.

Solution : En présence de lumière ambiante, l’utilisation d’une toile technique grise est obligatoire si l’on veut préserver un tant soit peu de contraste.

 

4- Utiliser un vidéoprojecteur avec une luminosité inadaptée

Aujourd’hui les vidéoprojecteurs ont tendance à être très lumineux, il faut donc faire attention de ne pas choisir un projecteur trop lumineux pour les petites bases sous peine de souffrir d’un certain inconfort visuel et d’avoir des noirs complètement gris. Par exemple, un flux lumineux de 800 lumens suffit à illuminer un écran de 3 mètres de base, alors on imagine assez bien la conséquence sur les noirs de l’image lorsqu’on utilise un projecteur de 2000 lumens sur une base de 2 mètres !

A l’inverse, il ne faut pas non plus utiliser un projecteur pas assez lumineux par rapport à la surface de projection, sous peine d’avoir une image fade et peu pêchue. Il faut aussi penser à l’usure de la lampe qui peut avoir perdu la moitié de sa puissance lumineuse au bout de 1000 heures d’utilisation. Autre point dont il faut tenir compte, un usage 3D ou HDR qui réclame le double de puissance lumineuse par rapport à la 2D SDR.

Solution : Il faut choisir le projecteur en fonction de la toile de projection (sa taille et son gain). En outre, pour réduire la luminosité du projecteur, on peut utiliser son iris s’il en est équipé, ou placer un filtre gris neutre sur son objectif.

 

5- Ne pas tenir compte des contraintes de placement du vidéoprojecteur

Qu’il soit équipé ou pas d’un lens-shift, un vidéoprojecteur doit être centré horizontalement le plus possible par rapport à l’écran, sinon l’image risque de ne pas être rectangulaire.

Il faut aussi faire attention à la focale du vidéoprojecteur. Certains disposent d’une focale courte pour être placé près de l’écran, alors que d’autres possèdent une focale longue pour être placé loin de l’écran, en fond de salle.

Le choix d’un projecteur nécessite une étude minutieuse, notamment en termes de placement.

Solution : Prendre le temps de bien se renseigner sur Internet ou faire appel à un professionnel.

 

6- Ne pas respecter la « bonne distance » de visionnage

Il existe des recommandations THX, SMPTE ou ISF qui définissent la distance idéale. Si on est trop près, on risque de voir les pixels ou quelques défauts, et si on est trop loin, on perd en immersion.

Le choix de la taille d’un écran doit tenir compte de ces recommandations et aussi de vos goûts.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter cet article.

 

7- Ne pas tenir compte du bruit de fonctionnement du vidéoprojecteur

Certaines personnes sont très sensibles aux bruits parasites, alors si c’est votre cas, attention de ne pas choisir un projecteur trop bruyant !

Imaginez-vous en train de regarder un film épique. Le silence pesant précédant un rebondissement. Quoi de pire que le bourdonnement incessant du vidéoprojecteur qui vient anéantir toute l’atmosphère créée par la musique ? Quel désastre !

Solution : Certains projecteurs sont réputés pour être très silencieux. Par exemple, les appareils Sony sont très silencieux.

 

8- Mal positionner l’écran dans la pièce

Ce problème se pose surtout lorsque l’on veut faire de la vidéoprojection sans fermer les volets des fenêtres, on évitera par exemple de placer l’écran en face ou à proximité de celles-ci.

Le placement d’une toile de projection en PVC à proximité d’une source de chaleur (un chauffage ou une cheminée) est vivement déconseillé afin d’éviter toute déformation de la toile !

Il faut choisir minutieusement l’emplacement de son écran.

 

9- Ne pas vérifier sa sensibilité à l’effet d’arc-en-ciel généré par les projecteurs mono-DLP

Les projecteurs mono-DLP possédant une roue chromatique génèrent des AEC (effet d’arc-en-ciel), ce qui peut être gênant pour de rares personnes.

Solution : Il faut tester votre sensibilité aux AEC, ainsi que pour tous les membres de votre famille, mais le choix d’une autre technologie que DLP peut s’avérer judicieux.

 

10- Ne pas tenir compte de la chaleur dégagée par le projecteur

Les vidéoprojecteurs dégagent plus ou moins de chaleur en fonction de leur puissance lumineuse, alors attention à leur utilisation l’été dans une petite pièce !

Par ailleurs, il faut éviter de placer le projecteur dans un endroit mal ventilé, comme une niche par exemple, afin que la chaleur puisse s’évacuer facilement. Le risque étant que l’appareil se place en sécurité c’est-à-dire qu’il s’éteigne automatiquement dès que la chaleur devient trop forte.

Solutions :

  • Pour une pièce de moins de 20 m², il vaut mieux installer la climatisation, sans quoi il sera délicat de se servir de votre vidéoprojecteur lors des étés très chauds. Il existe également des projecteurs à éclairage LED ou laser (ou hybride LED/laser) qui dégagent moins de chaleur que les projecteurs à lampe.
  • Placer le projecteur dans un endroit non clos afin que l’air puisse circuler facilement.

 

Conclusion

Cet article n’a pas vocation à vous décourager d’entrer dans l’univers de la vidéoprojection, mais bien plus de vous éviter quelques erreurs grossières.

Pour aller plus loin, vous pouvez également consulter mon guide d’achat pour « bien choisir son vidéoprojecteur home cinéma ».

 

 

Cet article a été rédigé par Hervé Thiollier – Consultant / installateur home cinéma – Calibreur vidéo – Revendeur Oppo et de matériel home cinéma toutes marques.

Site web : ht-consulting.pro