Le luxe à portée de tous !

Introduction

Le Benq W1090 est le successeur du W1070, un projecteur qui a connu un tel succès qu’il est toujours commercialisé quatre ans après sa sortie ! C’est dire si le défi est gigantesque pour le W1090. Saura t-il le relever ? C’est ce que nous allons voir au cours de ce test.

Il est à noter que j’ai possédé autrefois le Benq W1070, et je suis actuellement possesseur du W2000 (lisez son test ici), les comparaisons vont donc être très intéressantes.

Présentation

Le Benq W1090 est un projecteur Full HD (1920 x 1080 pixels), compatible 3D (DLP Link). Son équipement est relativement chiche, pas de lens-shift, pas d’iris et pas d’interpolation d’image, il est seulement doté d’un haut-parleur intégré de 10 W. Mais que demander de plus pour un projecteur au prix public de 699 € ? Toutefois, il est à noter que son optique est entièrement en verre, certainement le gage d’un bon piqué.

Son flux lumineux maximum est donné pour 2000 lumens. La lampe possède trois modes de fonctionnement, Normal, Eco et Smart Eco, avec des durées de vie respectives de 3000 h, 4500 h et 6500 h.

Rapport de projection : 1,15 à 1,5.

Pour une base de 3 m, il vous faudra donc au minimum 3,45 m de recul (3 * 1,15 = 3,45 m), et au maximum 4,50 m (3 * 1,5 = 4,50 m).

Matériel utilisé

  • Un Benq W1090.
  • Un écran motorisé Xtrem Screen de 2 m de base avec la toile Absolute Reference White 1.0.
  • Un écran Xtrem Screen Zero Frame UBC de 2 m de base avec la toile Daylight Reference 1.1 Gen2.
  • Un écran motorisé Xtrem Screen de 2,50 m de base avec la toile Daylight 0.9.
  • Un lecteur de Blu-Ray Ultra HD Samsung UBD-K8500.
  • Un colorimètre X-Rite i1 Display Pro profilé sur un spectrophotomètre X-Rite i1 Pro.

Bruit de fonctionnement

J’ai trouvé le Benq W1090 assez bruyant en mode Eco, mais ça reste supportable sachant qu’il y a bien pire dans ce domaine. Les modes Smart Eco et Normal gagnent encore quelques décibels, mais rien de dramatique.

J’ai effectué quelques mesures au décibelmètre, l’appareil étant placé devant le projecteur à 50 cm. J’ai mesuré le bruit résiduel dans la pièce à 32 dB.

Voici mes mesures :

  • 38,5 dB en lampe Eco.
  • 41 dB en lampe Smart Eco et Normal, un niveau sonore identique au Sony VPL-VW320ES récemment testé, ce qui montre bien que le bruit de fonctionnement reste raisonnable.

Piqué – Netteté

Quel piqué pour un projecteur de ce prix ! Ainsi, sur 2,50 mètres de base, il m’ a été impossible d’identifier la moindre aberration chromatique. L’optique tout en verre n’y est sans doute pas pour rien. Eh bien je peux vous assurez que le benq W1070 ne faisait pas aussi bien dans ce domaine.

Il suffit d’adjoindre à ce Benq W1090 soit un câble HDMI actif (Thor, HD Elite, etc.) ou soit un petit scaler du type DVDO Mini Iscan et on se retrouve avec un piqué qui atteint des sommets !

Fluidité

C’est une des bonnes surprises de ce test, j’ai trouvé la fluidité meilleure sur ce Benq W1090 que par rapport au W1070 ou au W2000. Dommage que ce projecteur n’ait pas été équipé d’une interpolation d’image car ça aurait été un sans faute sur ce plan !

Luminosité

Il est à noter que les modes Smart Eco et Normal de la lampe délivrent exactement la même luminosité.

Je n’ai testé que les modes usine se rapprochant le plus de la norme colorimétrique et accessibles par tout le monde (donc pas les modes ISF), en l’occurrence « Vivid », « Cinéma » et « Utilisateur ». En fait, la luminosité ne dépend pas vraiment de ces modes usine, mais bien plus du mode d’éclairage et du « Brillant Color ». Voici, dans le tableau ci-dessous, ce que j’ai relevé.

Une telle luminosité vous permettra d’éclairer sans problème une base de 3 mètres, avec un peu de marge pour prévoir l’usure de la lampe.

Profondeur des noirs – Contrastes

Contraste séquentiel – résiduelle de noir

Pour ma part, je considère qu’un contraste séquentiel commence à être bon à partir de 3000:1, ce qui donne une résiduelle de noir à 0,016 cd/m² (48 / 3000 = 0,016 cd/m²) lorsque les pics lumineux sont à la norme, c’est-à-dire à 48 cd/m².

Après calibrage, pour une base de 2 mètres et des pics lumineux à 96 cd/m², j’ai mesuré un contraste séquentiel de 1963:1 et une résiduelle de noir à 0,049 cd/m². Cela n’a rien d’exceptionnel, mais pour un projecteur DLP, c’est plutôt bien !

Plus vous allez augmenter la surface de projection, plus la résiduelle va descendre et plus vous allez avoir de bons noirs. Ainsi, avec ce genre de machine, dépourvue d’iris fixe, vous avez donc tout intérêt à projeter sur la plus grande base possible, dans la limite du raisonnable par rapport à la puissance lumineuse, bien sûr. Pour diminuer la luminance des pics lumineux et la résiduelle de noir, vous avez aussi la solution d’utiliser un filtre ND2 (voir le test du filtre ND2 Hoya, ici).

En effectuant d’autres réglages, notamment en utilisant le mode Smart Eco, j’ai réussi à monter le contraste séquentiel jusqu’à 3554:1, ce qui est plutôt bien pour un DLP. Certes, ce mode engendre de très légers effets de pompage, presque imperceptibles, et un bruit de fonctionnement plus élevé, mais ce sont les seuls méfaits, et le résultat à l’image est vraiment appréciable. C’est la raison pour laquelle je vous recommande le mode Smart Eco, si vous arrivez à supporter le surcroît de bruit.

Ceux qui me suivent depuis longtemps connaissent mon point de vue, pour approfondir les noirs d’un DLP tout en conservant une bonne dynamique, il n’y a pas mieux que de l’associer avec une bonne toile grise technique. Le Benq W1090 ne déroge évidemment pas à la règle, et que ce soit avec la toile Daylight 0.9 ou avec la Daylight Reference 1.1, le spectacle fut grandiose !

Contraste ANSI

Voici encore une autre très bonne surprise !

Pour ma part, je considère que le contraste ANSI commence à être bon à partir de 300:1. Eh bien, le Benq W1090 peut être considéré comme un champion dans ce domaine puisque j’ai mesuré 490:1 en mode Eco et 485:1 en mode Smart Eco. C’est le double par rapport au W1070 !

Colorimétrie

Je dispose du relevé colorimétrique de tous les modes usine, mais pour ne pas alourdir le test, je vous propose celui le plus proche de la norme, en l’occurrence « Cinéma ». De toute façon, les trois modes les plus justes colorimétriquement, à savoir « Cinéma », « Vivid » et « Utilisateur », sont quasiment identiques à quelques détails près.

Mode « Cinéma »

Comme vous pouvez le voir ci-dessus, le mode « Cinéma » présente un gamma relativement linéaire à une moyenne de 2,19, une température de couleur un peu froide à une moyenne de 6794 K et un DeltaE moyen à 2,5. On peut donc dire que le mode « Cinéma » est relativement juste en sortie de carton, concernant la balance des blancs, malgré cette teinte un peu froide.

En conclusion, ce mode « Cinéma » n’est pas parfait et il justifierait un calibrage, mais j’ai déjà vu bien pire dans le domaine !

Mode « calibré »

J’ai fait le choix d’un gamma à 2,4 afin de renforcer un peu les noirs à bas IRE. Nous voyons que le Benq W1090 n’arrive pas à tenir cette valeur constante sur l’ensemble de l’échelle de gris, mais malgré tout le gamma reste relativement linéaire. Pour les reste, on n’est pas loin du sans faute.

Les résultats colorimétriques ne sont pas parfaits, mais quel bonheur de calibrer un projecteur Benq. Il n’y a jamais de mauvaise surprise et le résultat visuel est toujours des plus réussis !

Impressions subjectives

Jusqu’à maintenant mon projecteur préféré, en dessous de 1000 €, était le Benq W2000, eh bien force est de constater que le W1090 est venu prendre sa place. Pourquoi ? C’est simple, le W1090 possède toutes les qualités du W2000, mais avec une meilleure fluidité et une résiduelle de noirs plus basse puisqu’il est un peu moins lumineux.

Tout le temps que j’ai testé ce projecteur, je n’ai cessé de lancer des « waouh », tellement j’étais surpris qu’un projecteur de ce prix puisse délivrer une telle image. Il faut bien être conscient qu’en termes de piqué et de contraste intra-image, le Benq W1090 « met une claque » à beaucoup de projecteurs, y compris à des machines valant des milliers d’euros ! C’est un tour de force que Benq arrive à faire, pour seulement 700 € !

Et maintenant, quelques photos tirées des films « Pacific Rim » et « Seul Contre Tous », juste pour le plaisir.

Conclusion

Non seulement le Benq W1090 se révèle être un digne successeur du W1070, mais en plus il se paye le luxe de le surpasser ! Alors, si vous voulez avoir la plus belle image possible pour un investissement minimum, pas de doutes, le W1090 est fait pour vous. Pour seulement 699 €, vous aurez une bonne fluidité, un excellent piqué, un contraste intra-image de champion et le plaisir de goûter au luxe sans forcément en avoir les moyens.

Je remercie chaleureusement Benq France pour le prêt de ce projecteur.

Les plus

  • Le piqué.
  • Le contraste intra-image (contraste ANSI de 490:1).
  • Une bonne fluidité.
  • Un contraste séquentiel qui être porté à plus de 3000:1.

Les moins

Rien, vu son prix de seulement 699 €.

Chers lecteurs, si vous avez des questions ou des remarques, je vous propose d’en discuter sur Cin&Son

Cet article a été rédigé par Hervé Thiollier – Consultant / installateur home cinéma – Calibreur vidéo – Revendeur Oppo et de matériel home cinéma toutes marques.

Site web : ht-consulting.pro