Un projecteur injustement oublié !

Introduction

Le Sony VPL-VW320ES est commercialisé depuis presque deux ans, mais ce projecteur n’a pas déchaîné les passions et il a été assez peu testé. C’est sans doute un tort car il présente des qualités intéressantes.

Pour ma part, je tenais à le tester afin de vérifier certains points : sa capacité à produire de bons noirs et la gestion du HDR. Nous allons le voir au cours de ce test, sur ces deux aspects le Sony VPL-VW320ES s’est avéré très satisfaisant.

Présentation

Le Sony VPL-VW320ES est un projecteur 4K (4096 x 2160 pixels), 3D, HDR, à matrices LCD réflectives (SXRD). Au niveau équipement, il bénéficie d’un objectif motorisé, d’un lens-shift horizontal et vertical, lui aussi motorisé, et d’une interpolation d’image. La lampe est donnée pour une durée de fonctionnement de 6000 h en mode éco. Son prix public est de 6990 €.

Rapport de projection : 1,38 à 2,83.

Pour une base de 3 m, il vous faudra donc au minimum 4,14 m de recul (3 * 1,38 = 4,14 m), et au maximum 8,49 m (3 * 2,83 = 8,49 m).

Lens shift +/- 31 % à l’horizontal ; +85 % / – 80 % en vertical.

Le flux lumineux maximum est donné pour 1500 lumen.

Deux niveaux d’éclairage sont disponibles : bas et haut.

Matériel utilisé

  • Un Sony VPL-VW320ES.
  • Un écran motorisé Xtrem Screen de 2 m de base avec la toile Absolute Reference White 1.0.
  • Un écran Xtrem Screen Zero Frame UBC de 2 m de base avec la toile Daylight Reference 1.1 Gen2.
  • Un écran motorisé Xtrem Screen de 2,50 m de base avec la toile Daylight 0.9.
  • Un lecteur de Blu-Ray Ultra HD Samsung UBD-K8500.
  • Un colorimètre X-Rite i1 Display Pro profilé sur un spectrophotomètre X-Rite i1 Pro.

Bruit de fonctionnement

J’ai trouvé le Sony VPL-VW320ES  relativement silencieux en mode éco, mais assez bruyant en mode haut de la lampe.

J’ai effectué quelques mesures au décibelmètre, l’appareil étant placé devant le projecteur à 50 cm. J’ai mesuré le bruit résiduel dans la pièce à 32 dB.

Voici mes mesures :

  • 36,4 dB en lampe bas
  • 41 dB en lampe haut

Piqué – Netteté

Contrairement au Sony VPL-VW550ES, que j’avais testé en janvier 2017 (lisez le test ici), le Sony VPL-VW320ES mis à disposition pour ce test ne disposait pas d’une convergence des matrices excellente. J’ai donc utilisé la correction électronique de convergence. Mais, une fois ce réglage effectué, j’ai trouvé la netteté relativement bonne, mais sans atteindre celle du Sony VPL-VW550ES utilisé en janvier dernier. Toutefois, on est clairement en présence d’un projecteur 4K, et la différence de netteté par rapport à mon Epson EH-LS10000 est flagrante.

Fluidité

La fluidité est un point fort de Sony. Le projecteur VPL-VW320ES ne déroge pas à la règle. Je tiens à préciser que je suis une personne très sensible au manque de fluidité, c’est donc la raison pour laquelle j’utilise systématiquement l’interpolation d’image chaque fois qu’un projecteur en est doté.

La fluidité est bonne, avec et sans interpolation d’image, mais son activation en mode « fluide bas » apporte beaucoup à l’image, sans provoquer d’effet caméscope ou d’artefacts de bougé.

Tout comme pour les Sony VPL-VW520ES et VPL-VW550ES, l’interpolation d’image est inactive lorsque la résolution d’entrée est en UHD ou 4K. Mais l’activation du mode « impulsion » apporte un surcroît de fluidité appréciable.

Luminosité

Le Sony VPL-VW320ES ne dispose pas d’iris fixe. C’est la raison pour laquelle je ne le recommande pas trop pour les plus petites bases. Mais, hormis cette réserve, la puissance lumineuse de ce projecteur permet d’éclairer la plupart des tailles d’écran vendues en Europe, avec une limite de 4 m de base.

En ce qui concerne le HDR, je recommande de ne pas dépasser une base de 2,50 m pour une toile de projection de gain 1.

Profondeur des noirs – Contraste

Les noirs délivrés par ce projecteur constituent la bonne surprise de ce test, avec un contraste séquentiel mesuré à 12 500:1 après calibrage. Ainsi, s’il ne dispose pas d’iris dynamique, le Sony VPL-VW320ES n’en a pas vraiment besoin. A aucun moment je n’ai été gêné par un supposé manque de noir, que ce soit sur toile blanche ou sur toile grise technique, bien au contraire.

Sony VPL-VW320ES et toiles Daylight

J’ai beaucoup apprécié cette association, celle-ci donnant une excellente densité des noirs et une très belle dynamique. Du grand art !

Le HDR

La bonne gestion du HDR est l’autre bonne surprise de ce test. C’est quasiment « plug and play », on met la galette UHD dans son lecteur, on règle le contraste HDR et la luminosité, et ensuite on en prend plein les yeux. Bravo Sony ! Ce constructeur confirme son statut de premier fabricant de projecteurs à savoir bien gérer le HDR sur tous les appareils compatibles.

Je ne vais pas répété ce que j’ai déjà écrit concernant le HDR, mais j’ai pris autant de plaisir avec cette machine à ce sujet qu’avec les Sony VPL-VW520ES, VPL-VW550ES et VPL-VW5000ES, c’est vraiment de toute beauté et tellement naturel.

Colorimétrie

Mode usine « Référence »

Mode usine « Cinéma film 1 »

Mode usine « Cinéma film 2 »

Mode usine « Utilisateur »

Mode calibré

Le Sony VPL-VW320ES est un projecteur facile à calibrer, avec des résultats très satisfaisants. Cela se retrouve complètement sur le plan visuel. Par ailleurs, il est à noter que les scènes sombres sont très lisibles après calibrage.

Couverture des espaces de couleur

Seuls les projecteurs laser arrivent à dépasser le DCI-P3. En outre, ces derniers utilisent un filtre coloré. Avec le Sony VPL-VW320ES, il n’y a pas de filtre coloré ni d’éclairage laser, mais une lampe traditionnelle au mercure. Dans ces conditions, c’est déjà bien de couvrir 78 % du DCI-P3. Mais cela n’est qu’un détail car le plus important pour les Blu-Ray UHD est le piqué et la bonne gestion du HDR, et sur ces points, le Sony VPL-VW320ES fait bien le job.

Impressions subjectives

J’ai pris beaucoup de plaisir avec ce projecteur, en particulier en association avec l’écran Zero Frame UBC. Quelle densité des noirs et quelle dynamique !

Je n’ai rien à reprocher au Sony VPL-VW320ES, bien au contraire. Tout est là, la netteté, la fluidité, de bons noirs, suffisamment de luminosité pour la plupart des écrans, une bonne gestion du HDR, etc. Certes, il va un peu moins loin que son grand frère, le VPL-VW550ES, mais la qualité de l’image délivrée est apte à ravir l’immense majorité du grand public. En tout cas, pour ma part, j’ai beaucoup aimé ce projecteur, et je trouve qu’il constitue une solution intéressante pour celui qui n’a pas les moyens d’acquérir un VPL-VW550ES.

Conclusion

Le Sony VPL-VW320ES a souffert de l’ombre que lui ont fait successivement les VPL-VW520ES et VPL-VW550ES, mais il ne démérite pas. Il représente même une solution des plus intéressantes pour celui qui voudrait un projecteur avec des matrices 4K natives, de bons noirs et une bonne gestion du HDR. Que ce soit chez Sony ou chez la concurrence, je ne vois pas d’autres projecteurs capables de réunir tous ces critères en dessous de 7000 €. Alors, si ces points sont importants pour vous, vous pouvez faire le choix du Sony VPL-VW320ES en toute tranquillité.

Je remercie chaleureusement Sony France pour le prêt de ce projecteur.

Les plus

  • Matrices 4K natives.
  • De bons noirs avec un contraste séquentiel dépassant 12 000:1.
  • La bonne gestion du HDR.
  • Le silence de fonctionnement en mode lampe bas.
  • La fluidité en général – Interpolation d’image de bonne facture.

Les moins

  • Pas de mémoire de zoom.
  • Pas d’iris fixe.

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Cet article a été rédigé par Hervé Thiollier – Consultant / installateur home cinéma – Calibreur vidéo – Revendeur Oppo

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