Les Blu-Ray Ultra HD apportent-ils vraiment quelque chose ?
C’est une question à laquelle on ne peut répondre ni par oui ni par non, mais par « ça dépend ». En effet, s’il y a un apport, il va énormément dépendre de votre diffuseur d’images (TV ou vidéoprojecteur).
Mais avant de rentrer dans le détail, commençons déjà par rappeler quels sont les apports potentiels des Blu-Ray Ultra HD. Ils sont au nombre de quatre : l’Ultra HD, le HDR, l’espace de couleur élargi et le codage des couleurs sur 10 bits. L’Ultra HD comporte 2160 lignes composées de 3840 pixels, ce qui représente environ 8 millions de pixels. C’est donc 4 fois plus que la résolution Full HD qui ne propose qu’environ 2 millions de pixel. Pour le HDR, il s’agit d’augmenter la dynamique d’image, c’est-à-dire l’écart de luminance entre le noir et le blanc. En SDR, les pics lumineux possèdent une luminance voisine de 120 nits pour une TV et 48 nits en vidéoprojection, alors qu’en HDR cette luminance va être quasiment multipliée par 10 pour une TV (1000 nits pour une TV LED et 500 nits pour une OLED) et par 2 en vidéoprojection avec 100 nits. Concrètement cela signifie qu’avec le HDR vous allez avoir la sensation d’une image plus contrastée, plus proche de ce que vous percevez dans la vie au quotidien. Quant à l’espace de couleur élargi, il s’agit là aussi de se rapprocher des capacités de la vision humaine, en visant au minimum l’espace DCI-P3 (voir figure ci-dessous). Terminons par le codage des couleurs sur 10 bits (contre seulement 8 bits pour les Blu-Ray ordinaires), qui permet de disposer de plus de nuances, donc de réduire, voire d’annuler, les effets de solarisation*.
Ces rappels étant maintenant faits, le moment est venu de répondre à la question initiale : les Blu-Ray Ultra HD apportent-ils vraiment quelque chose ?
Le cas des TV
Pour vraiment profiter du HDR, il faut disposer soit d’une TV Full LED, soit d’une OLED, c’est-à-dire d’un écran capable de faire du « local dimming ». Ce dernier consiste à contrôler l’éclairage de l’image par zone et de renforcer ainsi le contraste perçu et la lisibilité de chaque zone. En outre, il faut aussi que votre TV soit capable de délivrer des pics lumineux puissants (500 nits pour une OLED et 1000 nits pour une Full LED).
Quant à la résolution Ultra HD, l’apport va dépendre de votre vue, de la taille de l’écran et de votre recul par rapport à celui-ci. Autrement dit, lorsqu’il est bien mis en oeuvre, l’apport du HDR est flagrant pour tout le monde, tandis que celui de l’Ultra HD dépend d’un certain nombre de conditions, à commencer par votre acuité visuelle !
Quant à l’espace de couleur élargi et au codage des couleurs sur 10 bits, leur apport est moins flagrant, et va beaucoup dépendre de la technologie et de l’électronique embarquée. Mais ce ne sont pas des critères déterminants lorsque vous vous posez la question d’un éventuel achat d’un lecteur de Blu-Ray Ultra HD.
Pour faire simple, si vous disposez d’une TV Edge LED d’une diagonale inférieure ou égale à 55″, gardez votre argent, les Blu-Ray Ultra HD ne vous apporteront pas grand chose ! En revanche, si vous disposez d’une dalle d’une diagonale de 65″ et plus, et de surcroît s’il s’agit d’une TV Full LED ou OLED, alors les Blu-Ray Ultra HD viendront sublimer l’image !
Le cas de la vidéoprojection
C’est assez étonnant, mais les Blu-Ray Ultra HD ont été conçus avant tout pour le marché de la télévision, pourtant c’est en vidéoprojection que leur apport est le plus flagrant ! Cela se comprend assez aisément concernant l’Ultra HD, car plus l’écran est grand et plus on se place près et plus le surcroît de piqué saute aux yeux, mais c’est plus difficile à comprendre pour le HDR. En effet, il est impossible de réaliser du « local dimming » puisque que la source de lumière est unique, pourtant le rendu général du HDR permet d’avoir une image plus contrastée, c’est un peu comme si on enlevait un voile blanc sur l’image. Quant aux pics lumineux, à partir du moment où leur luminance dépasse 100 nits, vous aurez la sensation de ne jamais avoir vu des flammes, des éclairages et le soleil aussi lumineux en vidéoprojection ! Cela va littéralement vous sautez aux yeux, comme une impression de « jamais vu ».
Pour bien profiter de l’Ultra HD, bien sûr il vaut mieux disposer d’un projecteur 4K natif. En outre, il faudra veiller à disposer d’un ratio recul/base image compris entre 1 et 1.5 maximum, sinon l’apport sera minime.
Concernant le HDR, l’apport sera indéniable avec n’importe quel projecteur compatible, à partir du moment où ce dernier est suffisamment lumineux pour obtenir des pics lumineux d’au moins 50 nits. Mais même avec un projecteur non compatible HDR, certaines sources (PCHC dans certains cas, certains lecteurs de Blu-Ray Ultra HD, etc.) permettent d’obtenir un vrai rendu HDR, de telle sorte qu’une comparaison directe avec le Blu-Ray ordinaire condamne ce dernier instantanément ! Contactez HTC pour en savoir plus.
Bien sûr, le HDR en vidéoprojection est souvent compliqué, et il est parfois préférable de faire appel à un calibreur professionnel pour en tirer le meilleur, mais nombre d’utilisateurs d’un vidéoprojecteur ne savent pas ce qu’ils ratent en pensant que le HDR n’est pas pour eux !
Concernant l’espace de couleur élargi, rares sont les projecteurs capables de couvrir ne serait-ce que l’espace DCI-P3, mais lorsque c’est le cas, comme avec les projecteurs JVC de dernières générations, l’Epson EH-LS10500 ou les Sony VPL-VW760ES et VPL-VW5000ES, le cocktail « fort contraste + espace de couleur élargi » est complètement détonnant ! J’en ai fait l’expérience et c’est vraiment quelque chose dont on se souvient !
Conclusion
Les Blu-Ray Ultra HD apportent plus au monde de la vidéoprojection qu’à celui de la télévision, car dans ce dernier cas, il vaut mieux disposer d’un écran de grande taille (65″ et plus) et de surcroît OLED ou Full LED, sinon l’apport sera minime. Mais en vidéoprojection, sous certaines conditions, les Blu-Ray Ultra HD apportent tellement, et pas seulement que pour le piqué, que quand on y a goûté, il est bien difficile de revenir en arrière !
*Effets de solarisation : lorsque les dégradés de couleur ne sont pas continus mais présentent des paliers.
Cet article a été rédigé par Hervé Thiollier – Consultant / installateur home cinéma – Calibreur vidéo – Revendeur Oppo et de matériel home cinéma toutes marques.
Site web : ht-consulting.pro
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