Une image incroyable à petit prix !

Introduction

benq-w2000

Ce vidéoprojecteur a déjà été beaucoup testé, mettant en lumière toutes ses qualités : sa justesse colorimétrique dans le mode « Cinéma Rec. 709 », son excellent contraste intra image, son silence de fonctionnement, sa qualité d’optique, son piqué, etc.

Le but de ce test n’est donc pas de répéter ce qui a déjà été écrit, mais d’apporter un éclairage nouveau, à savoir son association avec une toile grise technique, la Daylight 0.9 de Xtrem Screen, qui devrait être en mesure de compenser le seul véritable point faible de ce vidéoprojecteur : son niveau de noir perfectible.

Présentation

Le Benq W2000 est un projecteur DLP Full HD, compatible 3D (DLP Link).

Flux lumineux maximum : 2000 lumen.

Rapport de projection : 1,15 à 1,5.

Garantie : 2 ans.

Durée de vie de la lampe (Normal / Eco / SmartEco) : 3500 / 5000 / 6000.

Matériel utilisé

  • Benq W2000
  • Ecran motorisé Xtrem Screen Daylight 0.9 de 2,50 mètres de base
  • Chromapure
  • Spectrophotomètre : X-Rite i1 Pro (version 1)
  • Colorimètre : X-Rite i1 Display Pro profilé sur le spectrophotomètre

Colorimétrie

Mode usine « cinéma Rec. 709 » : une justesse colorimétrique perfectible !

Réglages sélectionnés : cinéma Rec. 709, gamma à 2.2, brillant color désactivé et lampe en mode éco.

Pour vérifier la justesse colorimétrique de ce mode, j’ai tourné le colorimètre face au projecteur. Les valeurs attendues sont un gamma de 2,2 et une température de couleur de 6500 K.

Voici ce que j’ai obtenu :

gamma-face-projo

Le gamma présente une assez belle linéarité, mais avec une moyenne de 2.16 au lieu de 2.2.

greyscale-face-projo

La température de couleur présente une moyenne égale à 5840 K au lieu de 6500 K, avec un déficit de bleu assez marqué, ce qui a pour conséquence de donner une teinte chaude à l’image.

chroma-face-projo

Les mesures sont relativement proches de la norme Rec. 709, mais sans l’atteindre complètement puisque les points ne sont pas à l’intérieur des carrés cibles.

lum-face-projo

La luminance des couleurs primaires et secondaires sont très correctes (la cible est 0 %).

Pour le projecteur du test, le mode « cinéma Rec. 709 » ne correspond donc pas parfaitement à la norme. Certes, le résultat en sortie de carton est relativement bon, mais la teinte chaude (à 5840 K) peut justifier de faire appel à un calibrage.

Toutefois, ces résultats n’ont rien d’alarmants et le Benq W2000 reste fidèle à sa réputation, à savoir un projecteur bénéficiant d’une colorimétrie relativement juste en sortie de carton.

Toile Daylight 0.9 : une dérive colorimétrique négligeable.

 Nous venons de le voir, le Benq W2000 bénéficie d’une bonne colorimétrie en sortie de carton, il est donc important de vérifier le comportement colorimétrique de la toile Daylight 0.9.

Toujours avec les mêmes réglages, mais cette fois-ci le colorimètre tourné face à la toile.

Voici ce que j’ai obtenu :

gamma-face-toile

Le gamma n’a quasiment pas bougé avec une moyenne à 2.17 (contre 2.16 avec le colorimètre face au projecteur). Nous pouvons donc constater que la toile Daylight 0.9 ne modifie pas le gamma. Ce point est intéressant, car contrairement aux toiles grises non techniques qui augmentent le gamma, une toile technique telle que la Daylight 0.9 est neutre de ce point de vue.

greyscale-face-toile

Le déficit de bleu est légèrement moins important et la température de couleur monte à une moyenne de 5918 K (contre 5840 K avec le colorimètre face au projecteur). Mais ces différences sont suffisamment faibles pour ne pas être significatives.

w2000-precal-chroma

Le diagramme CIE reste quasiment le même.

w2000-precal-lum

Excepté pour le bleu, la luminance est restée quasiment la même pour les autres couleurs.

Ces mesures nous permettent donc de voir que la toile Daylight 0.9 est quasiment neutre sur le plan colorimétrique.

Calibrage : l’association du Benq W2000 et de la toile Daylight 0.9 donne des résultats colorimétriques très satisfaisants.

Le calibrage a été réalisé avec le colorimètre tourné face à la toile Daylight 0.9.

Voici ce que j’ai obtenu :

post-gamma

post-greyscale

cie-complet

post-lum

Le calibrage a permis d’obtenir une température de couleur de 6450 K, une valeur très proche de la cible à 6500 K.

Les résultats sont très satisfaisants, le Benq W2000 est un projecteur facile à calibrer. En outre, son association avec la toile Daylight 0.9 ne pose aucun problème de calibrage.

Conseils de réglages

Comme nous avons pu le voir, le Benq W2000 du test a tendance à délivrer une image avec une teinte trop chaude dans son mode « cinéma Rec. 709 ». Pour y remédier en l’absence de calibrage, je vous propose de sélectionner une température des couleurs « froide » (cf. photo ci-dessous).

p1010144-min

Attention, pour avoir accès à ce réglage, il faut activer le brillant color.

Voici les résultats colorimétriques de ces réglages :

gamma-bc-et-froid

greyscale-bc-et-froid

chroma-bc-et-froid

lum-bc-et-froid

Ces réglages permettent d’obtenir un gamma à une moyenne de 2.19 et une température de couleur très légèrement froide à une moyenne de 6585 K. La différence avec 6500 K est suffisamment faible pour ne pas être détectée à l’œil nu.

Mais, le plus important, le résultat à l’image est très satisfaisant ! Donc, en l’absence de calibrage, je vous conseille d’adopter ces réglages s’ils donnent un résultat visuel satisfaisant dans votre cas.

Appréciation subjective de l’image : Quelle dynamique !

Les qualités d’image de ce projecteur ont déjà été saluées par mes confrères : discrétion des AEC, contraste intra, piqué et fluidité. Je ne peux que confirmer ces excellentes impressions.

Mais, comme la plupart des DLP, son niveau de noir laisse à désirer. C’est en ça que son association avec une toile grise technique, telle que la Daylight 0.9, trouve toute sa pertinence.

Sur la photo ci-dessous, vous pouvez constater par vous-même la différence de noir entre une feuille blanche (au centre de l’image) et la toile Daylight 0.9.

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Sur la photo ci-dessus, nous pouvons constater à quel point le noir affiché sur la partie supérieure de la feuille blanche est « pollué » par la case blanche adjacente. Ce phénomène ne se retrouve pas pour la toile Daylight 0.9, car les toiles grises techniques améliorent les micro-contrastes par rapport aux toiles blanches classiques grâce à leurs propriétés de réjection de lumière, ce qui permet au Benq W2000 de révéler tout son potentiel concernant le contraste intra-image.

L’excellent contraste intra de ce projecteur permet d’obtenir de magnifiques images dès que les scènes sombres présentent quelques points lumineux. Comme nous venons de le voir, l’utilisation de la toile Daylight 0.9 n’enlève rien à ce constat, bien au contraire, les noirs s’en trouvent renforcés et les blancs sont éclatants grâce à la forte luminosité de ce projecteur.

Je vous propose maintenant quelques clichés, tirés du film « Drive », qui correspondent assez fidèlement à ce que j’ai pu voir.

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Conclusion

Associer le Benq W2000 avec la toile Daylight 0.9 est une excellente idée. Vous obtiendrez ainsi une combinaison d’un rapport qualité/prix totalement imbattable, avec un excellent piqué et une dynamique d’image difficile à égaler.

En outre, ce projecteur possède des qualités indéniables, comme son silence de fonctionnement, son design agréable et sa bonne colorimétrie en sortie de carton.

Les points forts

  • Le piqué
  • Le contraste intra image
  • Une bonne fluidité malgré l’absence de l’interpolation d’image
  • La luminosité
  • L’éclat des blancs propre aux projecteurs DLP
  • Le silence de fonctionnement
  • Le design

Les points faibles

  • La résiduelle des noirs un peu élevée, ce qui peut être en partie compensé par l’utilisation d’une toile grise technique
  • Un placement délicat avec une focale plutôt courte et un lens shift vertical de faible amplitude

Cet article a été rédigé par Hervé Thiollier – Consultant / installateur home cinéma – Calibreur vidéo – Revendeur Oppo

Site web : ht-consulting.pro