Guide pratique – Bien choisir votre vidéoprojecteur home cinéma

Contexte

Je suis régulièrement contacté par des personnes déçues par leur vidéoprojecteur. En général, celles-ci ont choisi un appareil chinois ou coréen, à petit prix. Cela m’a donné l’idée d’écrire cet article, en essayant de répondre à la question : en 2022 quels critères permettent de bien choisir un vidéoprojecteur home cinéma ?

Il est vrai que le microcosme de la vidéoprojection est une véritable jungle où il est difficile de s’y retrouver. Alors si vous voulez choisir un bon vidéoprojecteur home cinéma, quel prix faut-il y mettre ? Quelle technologie et quelle marque faut-il choisir ? Quels critères faut-il respecter ? Voilà bien des questions auxquelles je vous propose de répondre sans plus attendre.

Vidéoprojecteur

L’environnement de projection

Savoir choisir un vidéoprojecteur est un bon début, mais ce n’est pas suffisant pour obtenir une belle image. En effet, l’environnement de projection impacte beaucoup le résultat final, en particulier si vous souhaitez utiliser votre vidéoprojecteur en pièce de vie disposant d’un plafond blanc. Autrement dit, ça ne sert à rien d’acheter une Ferrari si c’est pour la faire rouler dans un champ de pommes de terre ! Donc, avant de nous pencher sur le choix du projecteur, commençons déjà par les conditions de projection.

J’ai écrit beaucoup d’articles à ce sujet. En voici quelques-uns.

Mais soyez bien conscients, chers lecteurs, qu’un vidéoprojecteur n’est pas bon dans l’absolu, il lui faut de bonnes conditions (obscurité, salle dédiée sombre ou toile ALR en pièce de vie) pour en exploiter tout le potentiel. C’est extrêmement important !

Ce préambule étant fait, nous pouvons maintenant nous pencher sur les critères de choix d’un vidéoprojecteur home cinéma.

Le contraste et la profondeur des noirs

En home cinéma, il ne s’agit pas de projeter des Powerpoint ou des tableaux Excel, mais des films et des séries, alors le contraste et la profondeur des noirs sont des critères très importants.

Pour disposer de noirs profonds, un vidéoprojecteur doit disposer d’un contraste séquentiel (contraste on/off) natif d’au moins 1000:1. Et c’est un minimum car en dessous de 3000:1, vous avez de grandes chances d’être déçu. Cela dit, quelques projecteurs disposent d’un dispositif de contraste dynamique (iris mécanique ou modulation de l’éclairage), qui, lorsqu’il est bien géré, peut considérablement améliorer la situation.

Le problème est que les contrastes indiqués par les fabricants sont totalement loufoques. Il ne faut donc pas en tenir compte ! Lla meilleure solution pour s’informer sur les capacités d’un vidéoprojecteur à délivrer des noirs profonds, est de lire des tests sérieux, réalisés par des experts.

La colorimétrie

En dehors de la profondeur des noirs, l’autre sujet problématique en vidéoprojection home cinéma est souvent la colorimétrie. En effet, en tant que calibreur professionnel, je suis souvent contacté par des personnes déçues par les couleurs délivrées par leur vidéoprojecteur. Nul besoin d’être un expert ou un puriste pour être gêné par des couleurs douteuses ! Encore une fois, il ne s’agit pas de projeter des tableaux Excel, alors la justesse des couleurs est un point beaucoup plus important que l’on pourrait le croire au départ.

Il va donc falloir vérifier que le vidéoprojecteur convoité dispose bien d’un CMS (Color Management System) efficace, c’est-à-dire d’un dispositif permettant d’intervenir sur le « gamma », la balance des blancs et les couleurs (les 3 primaires et les 3 secondaires).

La luminosité

Pour un écran de 2 m de base (2 m de large), il faut environ 340 lumens en SDR et 680 lumens en HDR, pour disposer d’une luminosité satisfaisante. Et pour 3 m de base, c’est environ 750 lumens en SDR et 1500 lumens en HDR. Sachant qu’en France les écrans mesurent en majorité entre 2 et 3 m de base, cela vous donne une bonne idée du flux lumineux nécessaire.

Actuellement la plupart des vidéoprojecteurs home cinéma délivrent un flux lumineux aux alentours de 2000 lumens. Mais attention, il s’agit d’une valeur maximale, pour une lampe neuve utilisée en « mode haut », et pour un mode usine souvent nommé « dynamique » ou « présentation », qui ne correspond pas à un usage home cinéma. Autrement dit, si vous souhaitez des couleurs justes et un fonctionnement silencieux, le flux lumineux sera bien moindre. Quoiqu’il en soit, en dessous de 1500 lumens, qu’il s’agisse d’un vidéoprojecteur à lampe, LED ou laser, passez votre chemin, vous n’aurez sans doute pas assez de luminosité pour disposer d’une belle image.

Les marques et la technologie

Si ce n’est pas nippon, alors ce n’est pas bon. Mon slogan est un peu radical, mais après avoir testé et calibré un tas de projecteurs, depuis des années, j’en suis venu à cette conclusion. En effet, en dehors d’Epson, Sony et JVC, vous aurez du mal à trouver un vidéoprojecteur home cinéma digne de ce nom. Je ne dis pas que c’est impossible de trouver de la qualité en dehors de ces trois marques, mais je dis juste que c’est très compliqué. Et, jusqu’à maintenant, je ne crois pas du tout aux marques chinoises, inondant le marché de petites machines pas chères, mais peu performantes. Je ne dis pas que ça n’évoluera pas dans le futur, je n’en sais rien, mais pour l’instant il n’y a rien de bien exaltant chez nos amis chinois.

Quant à la technologie, bien que je sois un amoureux et un nostalgique des projecteurs mono-DLP, je suis bien forcé de constater qu’aujourd’hui ce sont les machines à matrices LCD (transmissives ou réflectives) qui donnent la meilleure expérience home cinéma. Je parle en particulier de la profondeur des noirs et des performances colorimétriques.

Le prix

Certes, la vidéoprojection s’est beaucoup démocratisée depuis ses dix dernières années. En effet, il y a 20 ans, la vidéoprojection était réservée aux plus fortunés ou aux plus passionnés. Mais aujourd’hui, 2000 € me semble quand même l’investissement minimum afin de disposer d’un vidéoprojecteur performant dans les trois domaines déjà cités précédemment : profondeur des noirs, colorimétrie et luminosité.

Conclusion

Nippon, matrices LCD et prix supérieur à 2000 €, voici le triplet gagnant pour bien choisir un vidéoprojecteur home cinéma ! Si vous respectez tous ces critères, il y a peu de risques que vous soyez déçu.

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Herve-THIOLLIER

Cet article a été rédigé par Hervé Thiollier – Expert en cinéma privé – Calibreur vidéo – Revendeur de matériel audio et vidéo toutes marques.

Site web : ht-consulting.pro