Test – Sim2 Nero 4S

sim2 nero4s

Contexte

Avec le Sim2 Nero 4S, j’entame sur Home Cinéma Tendances une série de tests de projecteurs très haut de gamme. Ce dernier est en effet positionné à un prix public de 30 000 € TTC.

Ce n’est pas le premier projecteur 4K mono-DLP à puce 0.66 pouces de Texas Instrument testé sur le blog, puisque j’ai déjà effectué par exemple les bancs d’essai des Optoma UHD65 ou UHZ65, ou celui du Benq W11000. Il va donc être intéressant de voir ce que peut apporter un appareil plus haut de gamme, en termes de finition mais aussi de qualité d’image.

Présentation du Sim2 Nero 4S

La première chose frappante avec le Sim2 Nero 4S est sa qualité de fabrication. Ainsi, le dessus, les flancs et la façade sont composés d’une élégante finition en verre. On sent clairement chez la marque transalpine la volonté de se démarquer de la concurrence, en proposant des appareils s’intégrant plus facilement à votre intérieur de par leur qualité de finition. Certes, le Sim2 Nero 4S est imposant et lourd, mais qu’est-ce qu’il est beau !

La télécommande ne dénote pas. Elle est rétroéclairée et s’associe très bien avec un appareil haut de gamme.

Venons-en à l’aspect technique. Le Sim2 Nero 4S est équipé de la puce 0.66 pouces à simulation 4K de Texas Instrument. Celle-ci est dotée du double de pixels (environ 4 millions) par rapport au Full HD (2 millions), mais elle ne dispose pas des 8 millions de pixels nécessaires à la définition Ultra HD. Qu’à cela ne tienne, cette résolution est obtenue par wobulation, grâce au procédé XPR de Texas Instrument, qui fonctionne formidablement bien ! C’est ce que nous verrons plus tard au cours de ce banc d’essai.

Le Sim2 Nero 4S est compatible HDR, et grâce à sa lampe capable de délivrer 6000 lumens, selon le constructeur, il devrait permettre d’atteindre des pics lumineux puissants, même sur les grandes bases (3 mètres et plus).

L’optique est motorisée pour le zoom et le focus. En revanche, le lens shift (± 30% à l’horizontal et ± 75% à la verticale) est manuel et s’actionne grâce à une clef allen fournie. Le rapport de projection est compris entre 1.71 et 2.59, ce qui par exemple nécessite un recul compris entre 5.13 mètres et 7.77 mètres pour un écran de 3 mètres de large. Information subsidiaire, le Sim2 Nero 4S dispose de mémoires de zoom.

 

Matériel utilisé

  • Un Sim2 Nero 4S
  • Un écran motorisé Xtrem Screen de 2 m de base avec la toile Absolute Reference White 1.0.
  • Un écran Xtrem Screen Zero Frame UBC de 2 m de base avec la toile Daylight Reference 1.1 Gen2.
  • Un écran motorisé Xtrem Screen Elite In-Ceiling de 2,90 m de base avec la toile Daylight 0.9.
  • Une box multimedia Zidoo X9S associée à une alimentation linéaire Keces Audio P3
  • Conditionneur de réseau électrique Keces Audio BP-1200
  • Un spectromètre CR-250RH et un colorimètre CR-100, tous les deux de marque Colorimetry Research.
  • Un générateur de mires Murideo Fresco Six-G

Bruit de fonctionnement

Le Sim2 Nero 4S dispose de deux niveaux pour sa lampe : « éco » et « lumineux ». J’ai donc mesuré le bruit de fonctionnement pour ces deux niveaux, le décibelmètre étant placé à 50 cm devant l’appareil.

Bruit résiduel dans la pièce : 34 dB

Niveau sonore en mode « éco » : 39.5 dB.

Niveau sonore en mode « lumineux » : 42.6 dB.

Le Sim2 Nero 4S ne peut pas être qualifié de projecteur silencieux. Toutefois, son bruit de fonctionnement reste relativement contenu pour un projecteur aussi lumineux. Il est à noter qu’en mode « lumineux » il est deux fois plus bruyant qu’en mode « éco » (le bruit double tous les 3 dB supplémentaires).

Piqué – Netteté

Le piqué est le plus gros point fort du Sim2 Nero 4S ! C’est vraiment frappant, que ce soit sur source Full HD ou Ultra HD. Son optique en verre de fort diamètre n’y est sans doute pas pour rien ! Ainsi, la netteté bénéficie d’une précision démoniaque sur l’ensemble de l’image, sans utiliser de procédé de renforcement des détails.

J’ai bien sûr utilisé la mire Ultra HD habituelle sur Home Cinéma Tendances (celle développée par le forumeur Caraïbe). Le résultat est peut-être du jamais-vu pour ma part !

Les 9 lignes qui se rapprochent se distinguent jusqu’au bout, cela signifie que le Sim2 Nero 4S est capable de passer une résolution Ultra HD sans encombre, ce dont peu de projecteurs savent faire ! Il est à noter que le meilleur résultat a été obtenu sans renforcement des détails, et avec le paramètre de netteté placé à mi-course (7 sur 15).

Dans ce domaine, le Sim2 Nero 4S va beaucoup plus loin que les deux Optoma UHD65 et UHZ65, déjà testés sur Home Cinéma Tendances, qui étaient pourtant de bons élèves en termes de piqué. Mais le Sim2 Nero 4S ne joue pas du tout dans la même cour, avec une optique d’une toute autre qualité ! Par exemple, ce dernier n’a pas besoin du renforcement des détails pour délivrer une image ultra piquée, alors que les deux projecteurs Optoma ne peuvent pas s’en passer !

Si vous recherchez un champion du piqué toute catégorie, le Sim2 Nero 4S est donc fait pour vous !

Fluidité

La fluidité est très correcte sans interpolation d’image, mais c’est en enclenchant cette dernière que j’ai obtenu le meilleur résultat. Cette aide à la fluidité est disponible sur trois niveaux, mais j’ai trouvé que le premier était suffisant pour disposer d’une bonne stabilité lors des mouvements de caméra. Parmi tous les projecteurs DLP à simulation 4K testés, j’ai trouvé que l’interpolation d’image du Sim2 Nero 4S est la mieux gérée ! Ce n’est pas du niveau du MotionFlow de Sony, mais on n’en est plus très loin.

Luminosité

Aussi curieux que cela puisse paraître, la luminosité promise n’a pas été du tout au rendez-vous. En effet, avec une lampe quasi neuve (environ une cinquantaine d’heures), après calibration, j’ai mesuré un peu moins de 1900 lumens en mode « éco » et un peu plus de 2600 lumens en mode « lumineux », dans les deux cas avec l’iris fixe ouvert à fond. Certes, je sais bien que le flux lumineux maximum indiqué par les constructeurs correspond presque toujours à un preset usine qui donne une coloration verte à l’image, et qu’il faut s’attendre à beaucoup moins avec des couleurs justes, mais là quand même passer de 6000 lumens attendus, à même pas la moitié, c’est quand même rageant !

Toutefois, il faut savoir relativiser ce constat. En effet, en SDR il faut un peu moins de 800 lumens pour être à la norme sur un écran de 3 mètres de base, donc dans l’état d’usure de la lampe lors de mes mesures, j’aurais pu utiliser un écran d’une surface au moins 3 fois plus grande, soit 15 m², tout en restant à la norme de luminance. Cela signifie qu’en SDR j’aurais pu utiliser un écran de 5 mètres de base !

Mais, en tenant compte de l’usure de la lampe, et sachant que ce projecteur sera sans doute utilisé aussi en HDR, pour lequel il faudrait au minimum doubler la puissance lumineuse, je recommande de ne pas dépasser 3.50 mètre de base. Toutefois, si vous deviez quand même l’utiliser sur plus grand, sachez qu’il existe des toiles à gain positif (gain supérieur à 1), qui pourraient vous rendre bien des services !

Profondeur des noirs – Contrastes

La profondeur des noirs dans les scènes sombres et le contraste séquentiel n’ont jamais été les points forts des projecteurs mono-DLP. Ainsi, si on se réfère aux machines d’anciennes générations, celles qui ont précédé l’avènement de la 4K, il était assez courant de mesurer un contraste séquentiel entre 1500 :1 et 2000 :1, ce qui n’est pas si mal, mais bien en deçà de ce que l’on obtient avec les projecteurs haut de gamme à matrices LCD. D’ailleurs, concernant le dernier projecteur de cette génération, testé sur Home Cinéma Tendances, à savoir le Vivitek H5098, j’avais mesuré un contraste séquentiel à peine supérieur à 1600 :1.

Quant aux projecteurs DLP à simulation 4K, c’est encore pire, avec parfois des valeurs qui ne dépassent même pas 1000 :1, ce qui est insuffisant pour une machine destinée au home cinéma. Prenons quelques exemples de mesures répertoriées dans le tableau ci-dessous.

Contraste on/off – Sim2 Nero 4S

Qu’en est-il pour le Sim2 Nero 4S ? Comme vous pouvez-le voir sur la photo ci-dessus, j’ai mesuré 1347 :1. Ce n’est pas extraordinaire, mais c’est malgré tout la valeur la plus forte obtenue sur l’ensemble des projecteurs DLP à simulation 4K testés sur Home Cinéma Tendances ! C’est donc le signe que nous sommes bien en présence d’une machine très haut de gamme, pour laquelle Sim2 a optimisé au maximum la puce Texas Instrument employée. Mais pourquoi s’être arrêté en si bon chemin ? En effet, le Sim2 Nero 4S possède bien un dispositif de contraste dynamique, mais ce dernier est totalement inefficace. Pire encore, il dégrade le contraste intra-image des scènes claires en faisant apparaître un voile blanc sur l’image, je déconseille donc son utilisation.

C’est là que vient le moment des regrets, pourquoi ne pas avoir tenté le coup d’un iris dynamique mécanique ? Certes, ce dispositif n’aurait pas fait de miracles, mais il aurait permis d’améliorer les choses en approfondissant de manière substantielle les noirs des scènes sombres. Mais il faut croire que Sim2 en a jugé autrement.

Puisque la profondeur des noirs du Sim2 Nero 4S est pour le moins perfectible, il serait préférable de tout faire pour augmenter le contraste perçu. Commençons déjà par le plus simple, si vous faites l’acquisition de ce projecteur, je vous recommande vivement de masquer les bandes cinemascope en utilisant un écran adapté, par exemple au format 2.35. Une autre piste sera bien sûr d’associer une toile grise technique à ce projecteur, ça ne pourra lui faire que du bien ! C’est d’ailleurs ce que j’ai fait pendant la majeure partie de ce banc d’essai, puisque j’ai utilisé une toile Daylight 0.9 sur un écran Xtrem Screen Elite In Ceiling de 2.90 m de base.

Le HDR

Comme vous pouvez le voir sur la photo ci-contre, la couverture de l’espace de couleur DCI-P3 n’est pas exceptionnelle, mais cela n’a pas d’impact négatif sur l’image. Non, au contraire, l’image HDR est vraiment sublime, à tel point que j’ai souvent failli m’en décrocher la mâchoire.

Couverture DCI-P3

Quand on a l’impression de redécouvrir des scènes que l’on connaît pourtant par cœur, c’est un signe qui ne trompe pas !

Colorimétrie

Vu le prix du Sim2 Nero 4S, les personnes qui l’achèteront ne feront sûrement pas l’économie d’un calibrage professionnel afin d’en tirer le meilleur, donc je trouve inutile de vous présenter les relevés colorimétriques en sortie de carton.

Après quelques réglages bien sentis, le Sim2 Nero 4S se calibre sans difficulté, pour un résultat visuel très satisfaisant, que ce soit en SDR ou en HDR.

L’avis du testeur, Hervé Thiollier.

Le Sim2 Nero 4S fleure bon le très haut de gamme ! Ainsi sa qualité de fabrication est irréprochable. Quant à l’image, ce projecteur saura rendre justice au piqué de vos meilleures « galettes », qu’elles soient Full HD ou Ultra HD. La précision d’image est en effet hors du commun, peut-être du jamais-vu pour ma part. Ajouté au bon contraste intra-image et à la forte luminosité, le formidable piqué du Sim2 Nero 4S donne un éclat à l’image absolument merveilleux.

Avec ce projecteur j’ai retrouvé cette image qui m’a tant enthousiasmée avec un certain nombre de DLP 4K, notamment avec l’Optoma UHZ65 que j’utilise au quotidien, mais cette fois-ci avec un net cran au-dessus ! Ce Sim2 Nero 4S délivre une image absolument sublime, qui saura ravir les amateurs des projecteurs DLP.

En revanche, le Sim2 Nero 4S n’a pas que des qualités, son principal point faible étant la profondeur des noirs. Il ne faut pas se faire peur avec cela, mais il vaut mieux le savoir avant d’acheter. Cela dit, comme nous l’avons déjà vu dans la partie réservée aux contrastes, il n’y a rien de catastrophique à ce sujet, et c’est même plutôt pas mal, mais ne vous attendez pas à des noirs abyssaux.

Pour finir sur une note un peu plus positive, j’aimerais vous parler du rendu HDR. Certes, les scènes sombres sont un peu décevantes, mais dès que l’image s’éclaircit, celle-ci prend une autre dimension, qui confine au sublime ! Et c’est bien ce que l’on recherche avec le HDR : avoir de l’éclat dans l’image et des pics lumineux puissants. C’est exactement ce dont est capable le Sim2 Nero 4S : une image à couper le souffle ! C’est tellement beau et réaliste à la fois, qu’on n’a plus jamais envie de décoller de son siège !

Conclusion

Si vous aimez les noirs abyssaux « à la JVC », passez votre chemin. Mais le Sim2 possède d’autres atouts, comme par exemple un éclat dans l’image, ou une texture, que vous ne retrouverez pas chez Sony ou JVC. Cela dit, ce projecteur n’est pas apte à satisfaire tout le monde car il faut aimer l’image DLP, tout comme il faut aussi savoir accepter les noirs peu profonds. Mais si vous aimez cette image, et si vous vous sentez capable de dépasser ses faiblesses, le Sim2 Nero 4S saura vous apporter toute l’émotion que vous attendez !

J’ai aimé

  • Le piqué de champion
  • La forte luminosité
  • La signature image typique des projecteurs DLP
  • Le bon contraste intra-image
  • La qualité de fabrication
  • La stabilité du firmware

J’ai moins aimé

  • La profondeur des noirs perfectible
  • L’absence d’un iris dynamique efficace

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Herve-THIOLLIER

Cet article a été rédigé par Hervé Thiollier – Consultant / installateur home cinéma – Calibreur vidéo – Revendeur de matériel home cinéma toutes marques.

Site web : ht-consulting.pro