Test Sony VPL-VW870ES

Contexte

J’avais déjà vu fonctionner le Sony VPL-VW870 à deux occasions : lors d’une présentation publique fin septembre dans les locaux de la société Xtrem Screen, puis pendant le Paris Audio Vidéo Show en octobre 2018. J’ai également eu l’occasion de le calibrer chez un client en janvier 2019.

A chaque fois, il m’avait laissé une forte impression par la précision de son image, mais aussi par la densité des noirs qu’il délivrait.

Mais découvrir un projecteur sur de petites séquences, dans un environnement que l’on ne connait pas, n’a rien à voir avec un banc d’essai effectué dans son environnement quotidien. C’était donc avec une certaine impatience que j’attendais ce test, eh bien le moins que je puisse dire est que je n’ai pas été déçu. Voyons cela tout de suite.

Présentation du Sony VPL-VW870ES

Le Sony VPL-VW870ES est un peu un compromis entre le Sony VPL-VW760ES (à 15 000 €) et le Sony VPL-VW5000ES (à 65 000 €). En effet, il est construit sur la même base que le Sony VPL-VW760ES, mais avec la même optique tout en verre que le Sony VPL-VW5000ES. Il est à noter que ces trois projecteurs sont tous équipés d’un laser.

Sa luminosité est donnée pour 2200 lumens. Son prix public est de 25 000 €.

Matériel utilisé

  • Un Sony VPL-VW870ES.
  • Un écran motorisé Xtrem Screen de 2 m de base avec la toile Absolute Reference White 1.0.
  • Un écran Xtrem Screen Zero Frame UBC de 2 m de base avec la toile Daylight Reference 1.1 Gen2.
  • Un écran motorisé Xtrem Screen Elite In-Ceiling de 2,90 m de base avec la toile Daylight 0.9.
  • Une box multimedia Zidoo X9S.
  • Un spectromètre CR-250RH et un colorimètre CR-100, tous les deux de marque Colorimetry Research.
  • Un générateur de mires Murideo Fresco Six-G

Bruit de fonctionnement

Bruit résiduel dans la pièce : 32 dB

Niveau sonore laser à 80 : 38 dB

Niveau sonore laser à 100 (puissance maximum) : 41 dB

Avec les nouvelles générations de projecteurs Sony, la vitesse des ventilateurs est asservie à la luminosité de la scène projetée. Autrement dit, plus l’image est lumineuse et plus les ventilateurs tournent vite afin d’extraire plus de chaleur. Les mesures ci-dessus sont donc des valeurs maximales, obtenues avec une mire blanche (100 IRE).

Le Sony VPL-VW870ES peut être qualifié de projecteur plutôt silencieux, surtout lorsque l’on limite le laser à 80, ce qui permet de diviser le bruit de fonctionnement par deux (une baisse de 3 dB correspond à une division par 2 du bruit). Je vous recommande d’ailleurs de ne pas dépasser 80 pour la puissance du laser, car on ne perd que 10% de luminosité, mais on réduit considérablement le bruit de fonctionnement !

Piqué – Netteté

Le modèle que j’ai reçu ne bénéficiait pas de convergences des matrices parfaites. Toutefois, le piqué n’en pâtissait pas trop, puisque comme vous pouvez le constatez ci-dessous, ses matrices 4K natives ainsi que son optique de grande qualité permettent de passer sans problème une mire UHD.

La qualité de l’optique s’est fait clairement ressentir, à tel point que je n’ai pas le souvenir d’avoir vu souvent un tel piqué chez moi, à part peut-être avec le Benq W11000 ou le JVC LX-UH1, deux autres champions de la précision d’image.

Fluidité

Avec Sony j’ai l’impression de me répéter sans cesse concernant la fluidité. C’est encore une fois un sans-faute !

Luminosité

Alors là, je vais être un peu moins conciliant, après calibration il m’a été impossible de monter au-dessus de 1500 lumens, que ce soit en SDR ou en HDR ! Certes, c’est suffisant pour obtenir des pics lumineux de 100 nits ou plus (le strict nécessaire pour le HDR en vidéoprojection), jusqu’à 3 mètres de base, mais pour des bases plus grandes il ne faudra pas espérer obtenir un HDR de folie.

Profondeur des noirs – Contrastes

La profondeur des noirs et le contraste représentent un grand motif de satisfaction !

Voici les mesures effectuées après calibration :

  • Natif (iris dynamique sur off) :

Ymin = 0.0077 cd/m²

Ymax = 95.98 cd/m²

Contraste on/off = 12 387 :1

  • Iris dynamique sur « limité »:

Ymin = 0.0049 cd/m²

Ymax = 98.1331 cd/m²

Contraste on/off = 20 038 :1

  • Iris dynamique sur « maximum » :

Ymin = 0.0008 cd/m²

Ymax = 100.5043 cd/m²

Contraste on/off = 120 081 :1

Les noirs sont déjà très profonds lorsque l’iris dynamique est désactivé, mais vu qu’il est super bien géré (aucun pompage de luminosité visible, même sur des scènes très complexes), pourquoi s’en priver ? C’est pour cela que je recommande son utilisation en position « maximum », ce qui permet d’obtenir des noirs abyssaux. Sur des scènes très sombres, que je connais bien, seuls les écrans OLED m’ont permis d’aller encore plus loin, c’est dire le tour de force que réalise le Sony VPL-VW870ES dans ce domaine !

Le HDR

Le HDR est super bien géré. Les scènes sombres sont très lisibles, ce qui n’est pas toujours le cas chez Sony, et cela avec des noirs abyssaux. Que demander de plus ? Ah si, un peu plus de luminosité pour disposer de pics lumineux puissants sur les grandes bases (3 mètres et plus), mais en dehors de cela, le HDR est vraiment magnifique.

Colorimétrie

Le SDR

En sortie de carton, malgré l’utilisation du mode « Référence », j’ai tout de suite ressenti un manque de rouge et une prédominance de vert dans la balance des blancs.

Cela s’est vu confirmé par les relevés ci-dessous.

Et si vous vous demandez pourquoi je ne parle pas des pics de bleu, c’est tout simplement parce que l’œil humain est moins sensible au bleu qu’au vert ou au rouge, c’est donc moins grave, mais cela demande quand même un rééquilibrage. En tout cas, une prédominance de vert dans la balance des blancs est vraiment ce qu’il y a de pire pour déséquilibrer une image !

En revanche, côté couleurs, encore une fois Sony montre sa maîtrise de la colorimétrie, avec des relevés tous aussi bons les uns que les autres ! Jugez-en par vous-même.

Le plus important dans l’équilibre d’une image est la justesse de la balance des blancs, beaucoup plus que celle des couleurs, c’est pour cela que je recommande vivement aux heureux propriétaires de cette machine de la faire calibrer par un professionnel. Certes, en disant cela je prêche pour ma paroisse, mais ce serait de la pure folie de dépenser 25 000 € et de ne pas profiter pleinement de son précieux, non ? A chacun de voir, mais aussi curieux que cela puisse paraître, la majorité des Sony VPL-VW760ES vendus en France n’ont jamais été calibrés ! Est-ce que le Sony VPL-VW870ES va connaître le même destin ? Malheureusement, j’en ai bien peur !

Le HDR

La couverture de l’espace DCI-P3 est d’environ 90%, ce qui est déjà très bien. Quant à la balance des blancs, là aussi j’ai constaté une prédominance de vert par rapport au rouge, ce qui selon moi est assez gênant et demande donc une calibration.

Impressions subjectives

Avec le Sony VPL-VW870ES j’ai ressenti les mêmes sensations qu’un amateur de voitures sportives au volant d’une Porsche ou d’une Ferrari : une véritable jubilation ! Avec une telle machine, on devient vite accroc aux belles images !

J’ai enchaîné les scènes que je connais bien, avec les yeux d’un enfant qui vient de recevoir son cadeau de Noël, quel émerveillement ! Mais ce qui frappe le plus c’est cette densité des noirs, du rarement vu en vidéoprojection en ce qui me concerne !

Ce qu’il y a de plus dur avec le Sony VPL-VW870ES, c’est de devoir s’en séparer, quelle cruauté !

Conclusion

Le Sony VPL-VW870ES possède tout ce qu’on peut attendre d’un projecteur coûtant 25 000 € : une optique de grande qualité, un laser, des noirs abyssaux, une colorimétrie excellente, une fluidité sans faille, etc. Mais au-delà de tous ces aspects techniques, le plus important c’est le ressenti, et sur ce point on a carrément l’impression d’atteindre le Nirvana de la vidéoprojection !

J’ai aimé

  • Les noirs profonds
  • Le piqué
  • La beauté de l’image en général
  • La fluidité

J’ai moins aimé

  • Le manque de luminosité pour les grandes bases

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Le Sony VPL-VW870ES possède tout ce qu’on peut attendre d’un projecteur coûtant 25 000 € : une optique de grande qualité, un laser, des noirs abyssaux, une colorimétrie excellente, une fluidité sans faille, etc. Mais au-delà de tous ces aspects techniques, le plus important c’est le ressenti, et sur ce point on a carrément l’impression d’atteindre le Nirvana de la vidéoprojection !

J’ai aimé

  • Les noirs profonds
  • Le piqué
  • La beauté de l’image en général
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Cet article a été rédigé par Hervé Thiollier – Consultant / installateur home cinéma – Calibreur vidéo – Revendeur de matériel home cinéma toutes marques.

Site web : ht-consulting.pro