Test – Benq W5700

Contexte

Je suis ressorti assez mitigé après le test du Benq W2700, essentiellement à cause d’un manque de luminosité. Mais c’est aujourd’hui au tour du Benq W5700 de passer au banc d’essai, le modèle haut de gamme de la marque. Ce dernier me laissera-t-il une meilleure impression ? J’espère que oui car il n’est pas sans intérêt, notamment grâce à son lens-shift de grande amplitude, une caractéristique plutôt rare pour les projecteurs mono-DLP. Voyons cela sans plus attendre.

Présentation du Benq W5700

Le Benq W5700 est un projecteur mono-DLP Full HD à simulation 4K, équipé d’une puce 0.47 pouces de Texas Instrument. Celle-ci dispose nativement d’environ 2 millions de pixels (comme pour n’importe quel projecteur Full HD), mais la résolution Ultra HD (environ 8 millions de pixels) est obtenue par wobulation (procédé XPR de Texas Instrument).

Les équipements :

  • Iris dynamique mécanique
  • Interpolation d’image
  • Lens-shift de grande amplitude : + ou – 60% vertical ; + ou – 23% horizontal.
  • Technologie CinematicColor
  • Technologie HDR-PRO
  • Optique entièrement en verre
  • Compatibilité 3D DLP-link

Quelques caractéristiques marquantes :

  • 1800 lumens
  • Couverture à 100% de l’espace DCI-P3
  • Couleurs justes en sortie de carton grâce à la technologie CinematicColor
  • Mise à jour par clé USB, ne nécessitant pas de retour en atelier.

Matériel utilisé

  • Un Benq W5700
  • Un écran motorisé Xtrem Screen de 2 m de base avec la toile Absolute Reference White 1.0.
  • Un écran Xtrem Screen Zero Frame UBC de 2 m de base avec la toile Daylight Reference 1.1 Gen2.
  • Un écran motorisé Xtrem Screen Elite In-Ceiling de 2,90 m de base avec la toile Daylight 0.9.
  • Une box multimedia Zidoo X9S associée à une alimentation linéaire Keces Audio P3
  • Conditionneur de réseau électrique Keces Audio BP-1200
  • Un spectromètre CR-250RH et un colorimètre CR-100, tous les deux de marque Colorimetry Research.
  • Un générateur de mires Murideo Fresco Six-G

Bruit de fonctionnement

Bruit résiduel dans la pièce : 32 dB

Niveau sonore en lampe éco : 38 dB

Niveau sonore en lampe normal : 40 dB

Le Benq W5700 est un projecteur plutôt silencieux, sans être un champion dans le domaine. A titre de comparaison, en lampe éco il produit le même bruit de fonctionnement qu’un Sony VPL-VW570ES.

Piqué – Netteté

C’est clairement LE point fort de ce projecteur. On peut faire mieux, mais c’est beaucoup plus cher ! En tout cas, la netteté est bien uniforme sur l’ensemble de l’écran ce qui prouve la qualité de l’objectif.

Sur la photo ci-dessous, on arrive presque à compter jusqu’au bout les 9 lignes qui se rapprochent. Cela signifie que ce projecteur est capable d’afficher une image Ultra HD.

Fluidité

Une fois n’est pas coutume, j’ai trouvé la fluidité relativement bonne sans interpolation. Et avec me diriez-vous ? C’est bien, mais comme la plupart des projecteurs DLP à simulation 4K, il y a parfois des ralentissements. Il n’y a pas de quoi s’en passer quand on est adepte de ce dispositif, mais ce serait mieux sans !

Luminosité

J’ai effectué deux mesures, à chaque fois avec le mode Cinéma Rec.709 :

  • Brillant Color désactivé et lampe en mode éco : 576 lumens.
  • Brillant Color activé et lampe en mode normal : 1055 lumens.

C’est là que je me rends compte qu’il y avait peut-être un problème avec le Benq W2700 que j’ai testé récemment car ce n’est pas normal qu’un projecteur donné pour 2000 lumens et prévu pour les pièces de vie soit moins lumineux que le Benq W5700, qui lui est donné pour 1800 lumens et est prévu pour les salles dédiées. C’est quand même étrange !

Au passage, je rappelle que pour être à la norme de luminance pour un écran de 3 mètres de base, il faut environ 800 lumens pour le SDR, et le double pour le HDR. Le Benq W5700 n’est donc pas un projecteur hyper lumineux, et il faudra donc rester raisonnable sur la taille d’image.

Profondeur des noirs – Contrastes

Mesures de contraste on/off après calibration :

  • avec iris dynamique : 3570:1
  • sans iris dynamique : 647:1

Avec iris dynamique

sans iris dynamique

Cela ne permet pas d’obtenir des noirs abyssaux, mais nous voyons qu’avec l’iris dynamique activé le Benq W5700 fait mieux que le Benq W2700, avec 3570 :1 contre 2378 :1. L’écart n’est pas immense, mais en tout cas bien visible ! En outre, il m’a semblé que l’iris dynamique du Benq W5700 est mieux géré que celui du W2700, avec des effets de pompage de la luminosité plus discrets.

Par manque de temps, je n’avais pas mesuré le contraste ANSI du Benq W2700, en revanche je l’ai fait pour le Benq W5700. Voici le résultat : 295:1. On retombe sur une valeur comparable à ce que j’ai mesuré jusqu’à maintenant pour tous les projecteurs DLP équipés de cette puce 0.47 pouces. C’est presque la moitié par rapport à la puce 0.66 pouces, et c’est une des raisons qui me fait préférer cette dernière. En effet, lorsqu’un projecteur est utilisé dans de bonnes conditions, un contraste ANSI fort (supérieur à 500:1), et plus généralement un bon contraste intra-image, donne un bel éclat à l’image !

Je l’ai toujours dit pour l’ensemble des projecteurs DLP, et c’est encore plus vrai pour les DLP à simulation 4K, les associer avec une toile technique est quasiment toujours une bonne idée car celle-ci vient un peu approfondir leurs noirs. Le Benq W5700 ne déroge pas à la règle, même s’il est utilisé en salle dédiée.

Le HDR

Je ne vais pas m’éterniser sur le filtre coloré élargissant l’espace de couleur, tout comme pour le Benq W2700 je le trouve sans intérêt ! Non seulement il fait perdre trop de luminosité, mais en plus il ne m’a pas permis d’avoir des couleurs justes.

Sur le plan colorimétrique, je ne trouve pas que le Benq W5700 soit juste en sortie de carton. Par exemple, l’échelle de gris n’est pas très équilibrée, mais en plus, même une fois qu’on a rééquilibré la balance des blancs, l’image présente une teinte rouge très désagréable.

Echelle de gris HDR – avant calibration

Echelle de gris HDR – après calibration

Une fois calibré le HDR est vraiment sublime. Certes, on aimerait disposer de davantage de luminosité, mais lorsque l’on n’est pas trop gourmand sur la taille d’image, c’est vraiment beau !

Colorimétrie

Le SDR

En mode Cinéma Rec.709, censé être excellentissime en sortie de carton, ce n’est pas si bon que cela. Pourtant j’ai utilisé une toile blanche réputée pour sa neutralité colorimétrique, ce qui est assez rare dans le milieu des testeurs.

Echelle de gris – avant calibration

Saturations avant calibration

Mais le Benq W5700 se calibre sans trop de difficultés, pour un résultat très satisfaisant sur le plan visuel.

Echelle de gris – après calibration

Saturations après calibration

L’avis du testeur, Hervé Thiollier.

Commençons déjà par le positif. Le Benq W5700 respire la qualité de fabrication ! Au premier abord on est clairement en présence d’un projecteur haut de gamme. Le plastique est de qualité, le design est élégant, la télécommande est de bonne facture et l’optique semble excellente. Très franchement, avant le Benq W5700, je n’avais jamais vu une telle qualité de fabrication, toutes marques confondues, pour un produit à moins de 3000 €.

Côté image, on n’est peut-être pas en présence d’une machine 4K native, mais le piqué est bien là, le Benq W5700 est un véritable champion de la précision d’image. Le rendu est flatteur, aussi bien en SDR qu’en HDR, donnant parfois un côté sublime à l’image. Les noirs ne sont pas abyssaux, mais ils restent corrects une fois l’iris dynamique activé. La lisibilité des scènes sombres est bonne, y compris en HDR, ce qui n’est pas toujours le cas des projecteurs DLP. Donc globalement la prestation est à la hauteur du prix de l’appareil.

Maintenant, passons au négatif. Je regrette que ce projecteur n’ait pas été équipé de la puce 0.66 pouces au lieu de la 0.47 pouces. Certes, cette dernière est la version revue et corrigée de Texas Instrument, avec disparition du « cadre lumineux » qui faisait baisser le contraste perçu, mais je trouve la puce 0.66 pouces meilleure, notamment concernant le contraste intra-image. Peu de gens sont capables de voir les différences à l’image, mais moi oui. D’ailleurs si on prend l’exemple de produits de la gamme pro, comme le LK970 ou le LK990, ils disposent tous les deux de la puce 0.66 pouces, et c’est pareil chez Sim2 avec le Domino 4 (7800 €), le Crystal 4 (13 800 €) ou le Nero 4S (30 000 €), c’est quand même un signe ! Cela dit, il faut bien avoir conscience qu’avec cette même puce le Benq W5700 n’aurait pas coûté le même prix, mais sa qualité de finition irréprochable méritait peut-être une puce plus haut de gamme, je vous livre là le fond de ma pensée.

Et puis, le Benq W5700 n’a pas que des qualités. Certes, son iris dynamique est efficace pour renforcer la profondeur des noirs, mais ce n’est pas sans contreparties ! En effet, ce dispositif n’est pas discret. On le voit travailler par quelques effets de pompage de luminosité, c’est léger mais quand même bien visible, et en plus on l’entend. Et cela pourrait bien être rédhibitoire pour quelques personnes. Mais ce n’est pas moi qui vais critiquer ce genre de dispositif tellement il apporte à l’image, et tellement je le trouve supérieur aux méthodes de modulation de l’éclairage (SmartEco chez Benq ou Dynamic Black chez Optoma).

Donc, en définitive, je trouve que le Benq W5700 est un bon projecteur, mais je ne suis pas convaincu à 100%. Cela dit, je dois bien reconnaître qu’à ce prix, qui est seulement de 2699 €, il est difficile, voire impossible, de trouver mieux quand on veut de la 4K.

Conclusion

Certains attendaient le Benq W5700 comme le messie, eh bien j’ai le regret de leur apprendre qu’il faudra encore attendre. Cela dit, quand on veut s’initier à la 4K en vidéoprojection, à prix contenu, on ne peut pas trouver mieux à l’heure actuelle.

Il faut aussi saluer la qualité de fabrication de cet appareil, qui n’a rien à envier dans ce domaine à des machines bien plus chères ! Le Benq W5700 devient donc le meilleur DLP à simulation 4K en dessous de 3000 €, et c‘est déjà beaucoup.

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Conclusion

Certains attendaient le Benq W5700 comme le messie, eh bien j’ai le regret de leur apprendre qu’il faudra encore attendre. Cela dit, quand on veut s’initier à la 4K en vidéoprojection, à prix contenu, on ne peut pas trouver mieux à l’heure actuelle.

Il faut aussi saluer la qualité de fabrication de cet appareil, qui n’a rien à envier dans ce domaine à des machines bien plus chères ! Le Benq W5700 devient donc le meilleur DLP à simulation 4K en dessous de 3000 €, et c‘est déjà beaucoup.

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Cet article a été rédigé par Hervé Thiollier – Consultant / installateur home cinéma – Calibreur vidéo – Revendeur de matériel home cinéma toutes marques.

Site web : ht-consulting.pro