Contexte

L’Optoma UHD51 est le troisième projecteur DLP 4K à puce 0,47 pouces testé sur Home Cinéma Tendances. En effet, avant lui deux autres machines utilisant la même puce étaient passées au banc d’essai : le Benq W1700 et le JVC LX-UH1. Mais, ce qui le différencie des deux autres, c’est la présence d’une interpolation d’image, un équipement dont certains d’entre nous ne peuvent pas se passer. Cela sera t-il suffisant pour se démarquer de la concurrence ? C’est ce que nous allons voir sans plus attendre.

Présentation de l’Optoma UHD51

L’Optoma UHD51 est un vidéoprojecteur DLP de résolution native Full HD à simulation 4K. Il est équipé d’une roue chromatique RGBRGB, gage d’une bonne discrétion de l’effet d’arc-en-ciel et d’une meilleure restitution des couleurs. Toujours côté équipement, l’Optoma UHD51 est doté d’une interpolation d’image, activable en Full HD et en Ultra HD.

Selon les caractéristiques constructeur, l’Optoma UHD51 est capable de délivrer 2400 lumens, il peut donc être qualifié de projecteur lumineux. Son prix public est de 1690 €.

L’Optoma UHD51 dispose d’une focale plutôt courte, avec un rapport de projection compris entre 1,21 et 1,59. C’est aussi sur ce point que ce projecteur se distingue par rapport aux autres DLP 4K à puce 0,47 pouces, puisqu’ils ont tous tendance à avoir un rapport de projection minimum dépassant 1,36. L’Optoma UHD51 pourra donc être placé seulement à 2,42 mètres pour un écran de 2 mètres de base.

Matériel utilisé

  • Un Optoma UHD51.
  • Un écran motorisé Xtrem Screen de 2 m de base avec la toile Absolute Reference White 1.0.
  • Un écran Xtrem Screen Zero Frame UBC de 2 m de base avec la toile Daylight Reference 1.1 Gen2.
  • Un écran motorisé Xtrem Screen Elite In-Ceiling de 2,90 m de base avec la toile Daylight 0.9.
  • Deux lecteurs de Blu-Ray Ultra HD : un Panasonic DMP-UB700 et un Oppo UDP-203EU
  • Un colorimètre X-Rite i1 Display Pro profilé sur un spectrophotomètre X-Rite i1 Pro.

Bruit de fonctionnement

Bruit résiduel dans la pièce : 32 dB.

Niveau sonore en lampe bas :  34.7 dB.

Niveau sonore en lampe haut :  38 dB.

L’Optoma UHD51 est un projecteur silencieux. C’est un point sur lequel il se démarque par rapport à ces deux principaux concurrents, le Benq W1700 et le JVC LX-UH1, qui sont nettement plus bruyants. Et même au niveau haut de la lampe, le bruit de fonctionnement reste tout à fait acceptable.

Piqué – Netteté

L’Optoma UHD51 est un peu décevant sur ce point. En effet, nous avions vu lors des tests du Benq W1700 et du JVC LX-UH1, deux autres DLP 4K à puce 0,47 pouces, qu’ils arrivaient à afficher sans encombre une mire UHD, eh bien ce n’est pas le cas de l’Optoma.

Comme vous pouvez le voir sur la photo ci-contre, l’Optoma UHD51 n’arrive pas à afficher correctement la mire UHD utilisée régulièrement sur Home Cinéma Tendances (on n’arrive pas à discerner les 9 lignes qui se rapprochent). A quoi cela est-il dû ? Pour ma part, je pencherais volontiers sur la qualité d’optique. Il est vrai que le Benq w1700 et le JVC LX-UH1 disposent quant à eux d’une optique en verre, ce qui ne semble pas être le cas de l’Optoma UHD51.

Ce constat doit malgré tout être relativisé car les images de films ne m’ont pas semblé manquer de piqué. Mais si vous cherchez un champion de la netteté, l’Optoma UHD51 ne semble pas être le bon candidat.

Fluidité

J’étais impatient de tester l’Optoma UHD51 car il est le seul DLP 4K à puce 0,47 pouces disposant d’une interpolation d’image (dispositif d’aide à la fluidité). Malheureusement, là aussi j’ai été déçu car celle-ci n’est pas très bien gérée. Certes, elle est activable aussi bien pour les vidéos Full HD que pour celles en Ultra HD, mais l’image manque de fluidité et de stabilité. Ce n’est pas catastrophique, mais il y a quelques saccades et des effets de tremblement qui habituellement ne sont jamais présents lorsque l’on utilise une interpolation d’image. En tout cas, ceux qui n’aiment pas « l’effet caméscope » ne seront pas déçus car il est totalement absent.

Et sans l’interpolation d’image, la fluidité est dans la moyenne, sans plus.

En conclusion sur la fluidité, l’ancien prof que je fus dirait que l’élève Optoma UHD51 pourrait mieux faire !

Luminosité

Où sont les 2400 lumens promis ? C’est la question que l’on pourrait se poser en voyant les mesures ci-dessous (effectuées avec des couleurs relativement justes).

  • Mode Référence, lampe éco : 427 lumens.
  • Mode Référence, lampe haut : 652 lumens.
  • Mode Cinéma ou Utilisateur, lampe éco : 633 lumens.
  • Mode Cinéma ou Utilisateur, lampe haut : 971 lumens.

Profondeur des noirs – Contraste

C’est bien connu, les petits DLP 4K ne sont pas des champions des noirs, et évidemment l’Optoma UHD51 ne déroge pas à la règle. En effet, après calibrage j’ai mesuré un contraste séquentiel natif de 685:1, ce qui est assez faible pour un projecteur home cinéma. Mais le dispositif « Dynamic Black » permet de bien améliorer la situation en ramenant le contraste séquentiel à plus de 2200:1. Il est à noter que le « Dynamic Black » est bien géré, avec peu d’influence négative sur l’image, il est donc bien difficile de s’en passer.

Selon moi, pour tous ces petits DLP 4K, la façon la plus efficace pour compenser leur faiblesse dans les noirs est de faire appel à l’écran Zero Frame UBC de Xtrem Screen (voir slider ci-contre). C’est d’ailleurs comme cela que j’ai utilisé l’Optoma UHD51 la majeure partie du temps. En outre, cet écran permet de faire complètement disparaître le « cadre lumineux » dont souffrent les DLP 4K, en particulier ceux à puce 0,47 pouces. Et si vous n’utilisez pas cet écran, il faudra au moins en utiliser un avec contour noir, si vous ne voulez pas que le contraste perçu souffre de trop de ce phénomène.

Le HDR

J’ai constaté un bogue aléatoire sur le HDR. En effet, parfois les couleurs sont hallucinantes, mais lorsque tout est normal, le HDR est de bonne facture. Par contre, il est difficile à régler, mais une fois qu’on a trouvé les bons réglages et après calibrage, le rendu est très bon.

Colorimétrie

Mode Référence

Comme vous pouvez le constatez avec le slider ci-contre, ce mode est assez juste en sortie de carton, mais l’excès de vert dans la balance des blancs donne une teinte assez désagréable. Voici une raison suffisante pour faire calibrer l’Optoma UHD51 si vous en faites l’acquisition !

Mode Cinéma

Le mode Cinéma est un peu comme le mode Référence, mais en plus lumineux. L’excès de vert dans la balance des blancs est encore présent ! Quant au diagramme CIE et à la luminance des couleurs, c’est très proche du mode Référence.

Mode Utilisateur

Le mode utilisateur, quant à lui, est proche du mode Cinéma, avec toujours un excès de vert dans la balance des blancs.

Optoma UHD51 après calibrage

L’équilibrage de la balance des blancs, notamment le fait d’enlever cet excès de vert constaté dans tous les modes usines précédents a eu un effet bénéfique sur l’image.

Le HDR

Avant calibrage

Là, encore une fois, la balance des blancs n’est pas très équilibrée.

Après calibrage

C’est étonnant, mais il m’a été plus facile d’équilibrer la balance des blancs en HDR qu’en SDR, alors que d’habitude c’est plutôt le contraire !

Impressions subjectives

L’Optoma UHD51 n’est pas un mauvais projecteur, mais il ne possède pas de gros points forts. En fait, il est moyen partout, ce qui fait que je suis moins enthousiaste que d’habitude. Il faut dire aussi que je reste un peu sur ma faim car j’attendais beaucoup de ce projecteur en termes de piqué et de fluidité, et il n’a pas répondu présent.

Cela dit, j’ai quand même passé de bons moments avec l’Optoma UHD51, et je suis convaincu qu’il plaira à ceux qui en feront l’acquisition, mais pour ma part, je passe mon tour. Tout est une question de comparaison, et si je devais faire un choix parmi tous les DLP 4K à moins de 3000 €, je serais plus tenté par l’Optoma UHD65, certes un peu plus cher, mais qui lui possède de vrais points forts !

L’Optoma UHD51 face à la concurrence

Certes, je ne trouve pas l’Optoma UHD51 fantastique, mais a t-il vraiment des concurrents ? Pas vraiment en fait car lorsque l’on veut un DLP 4K à moins de 2000 €, avec interpolation d’image, la liste se limite à l’Acer M550, avec tous ses bogues et ses défauts d’image (blancs brûlés, effets de solarisation, bruit vidéo, etc.), ce qui fait que je vous recommande plutôt l’Optoma UHD51 qui me semble plus équilibré.

Conclusion

Une fois n’est pas coutume, je ne suis pas enthousiaste et dithyrambique sur un test de projecteur, mais cela ne fait pas de l’Optoma UHD51 une mauvaise machine. Ainsi, il sera ravir bien des utilisateurs à budget modeste. Et cela est d’autant plus vrai que les projecteurs DLP disposant d’une interpolation d’image se font de plus en plus rares !

J’ai aimé

  • Le silence de fonctionnement
  • La présence d’une interpolation d’image
  • Un beau HDR

J’ai moins aimé

  • Une machine moyenne, sans gros points forts.
  • Une interpolation d’image perfectible.
  • Des promesses non tenues : luminosité et piqué.

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Une fois n’est pas coutume, je ne suis pas enthousiaste et dithyrambique sur un test de projecteur, mais cela ne fait pas de l’Optoma UHD51 une mauvaise machine. Ainsi, il sera ravir bien des utilisateurs à budget modeste. Et cela est d’autant plus vrai que les projecteurs DLP disposant d’une interpolation d’image se font de plus en plus rares !

J’ai aimé

  • Le silence de fonctionnement
  • La présence d’une interpolation d’image
  • Un beau HDR

J’ai moins aimé

  • Une machine moyenne, sans gros points forts.
  • Une interpolation d’image perfectible.
  • Des promesses non tenues : luminosité et piqué.

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Cet article a été rédigé par Hervé Thiollier – Consultant / installateur home cinéma – Calibreur vidéo – Revendeur de matériel home cinéma toutes marques.

Site web : ht-consulting.pro