Optoma is back !

Introduction

Il y a maintenant assez longtemps qu’Otpoma n’a plus commercialisé un projecteur haut de gamme de premier plan. Certes, l’Optoma HD50 est une bonne machine, qui connaît un certain succès, mais cet appareil représente plus le milieu de gamme que le fleuron de la marque. En fait, il faut remonter à 2011, avec l’Optoma HD87 , pour retrouver un appareil haut de gamme de très bonne facture chez cette marque spécialiste du DLP.

Il ne faut pas s’y tromper, Optoma joue donc très gros avec l’arrivée de l’UHD65, le tout premier DLP 4K haut de gamme de la marque. Et quand on voit l’attente que suscite ces DLP 4K, des projecteurs censés démocratiser cette résolution, le moins que l’on puisse dire est que l’Optoma UHD65 est attendu au tournant. C’est d’autant plus vrai que jusque là, les DLP 4K commercialisés en 2017 ont plutôt déçu, la faute à un contraste séquentiel relativement faible, et par conséquent des noirs peu profonds dans les scènes les plus sombres des films. L’Optoma UHD65 va t-il sortir du lot dans ce domaine ? Voilà un des points que nous allons vérifier ensemble scrupuleusement. Bien sûr, il n’y a pas que le contraste sur lequel nous allons nous pencher, chers lecteurs, nous allons aussi nous intéresser au piqué, point fort supposé des DLP 4K, au HDR, qui apporte une autre dimension à l’image lorsqu’il est bien géré, et pour terminer, nous allons aussi passer au crible l’interpolation d’image de l’Optoma UHD65, qui a la particularité d’être activable pour les signaux Ultra HD, ce qui est très rare, en particulier pour les projecteurs en dessous de 10 000 €, et qui peut apporter un surcroît de netteté et de stabilité lors des scènes d’action.

Chers lecteurs, vous le voyez, nous avons beaucoup de pain sur la planche, c’est la raison pour laquelle je vous propose de rentrer tout de suite dans le vif du sujet.

Présentation

L’Optoma UHD65 est un DLP 4K, mais cette appellation est impropre pour deux raisons. Premièrement, 4K (4096 x 2160 pixels) est une résolution cinéma, il faudrait donc en général plutôt parler d’Ultra HD (3840 x 2160 pixels) pour les produits grand public. Et deuxièmement, certes les DLP 4K acceptent les vidéos Ultra HD en entrée, mais ils ne disposent pas des 8 millions de micro-miroirs nécessaires pour restituer cette résolution. En effet, ils sont dotés de seulement 4 millions de ces miroirs, l’Ultra HD est donc obtenue par simulation, nommée XPR par Texas Instrument. Ce dispositif consiste à faire pivoter très rapidement ces micro-miroirs, donnant ainsi l’illusion d’une définition Ultra HD. Mais qu’importe la technique, seul le résultat compte, et la seule question qui vaille est de savoir si le piqué est à la hauteur de nos espérances. Il est trop tôt pour y répondre, nous verrons cela plus tard dans le test.

Au niveau équipement, l’Optoma UHD65 est doté d’un petit lens-shift vertical qui permet de déplacer l’image de 15 % vers le haut si le projecteur est positionné sur une table basse et de 15 % vers le bas s’il est fixé au plafond. Tout comme pour le lens-shift, la mise au point et le zoom sont manuels. La focale peut être qualifiée de standard, avec un rapport de projection qui peut aller de 1,39 à 2,22. Toujours au rayon équipement, l’Optoma UHD65 est compatible HDR, il dispose également d’une interpolation d’image, nommée « PureMotion », active en Full HD et en Ultra HD, et d’un dispositif de renforcement des détails appelé « Puredetails ». Et, pour terminer, un dispositif électronique, nommé « Dynamic Black », module la puissance de la lampe afin de renforcer les noirs lors des scènes sombres.

L’Optoma UHD65 se distingue par rapport aux DLP 4K d’entré de gamme de la marque, l’UHD550X et l’UHD60, par la présence de l’interpolation d’image « PureMotion », par l’utilisation d’une roue chromatique RGBRGB au lieu de RGBYC, gage d’une meilleure restitution colorimétrique et d’un effet d’arc-en-ciel plus réduit, mais aussi par une puissance lumineuse moindre avec seulement 2200 lumens contre 2800 lumens pour l’UHD550X et 3000 lumens pour l’UHD60.

Son prix indicatif est de 3499 €. Il est garanti 3 ans.

Matériel utilisé

  • Un Optoma UHD65.
  • Un écran motorisé Xtrem Screen de 2 m de base avec la toile Absolute Reference White 1.0.
  • Un écran Xtrem Screen Zero Frame UBC de 2 m de base avec la toile Daylight Reference 1.1 Gen2.
  • Un écran motorisé Xtrem Screen Elite In-Ceiling de 2,90 m de base avec la toile Daylight 0.9.
  • Un lecteur de Blu-Ray Ultra HD Panasonic DMP-UB700.
  • Un colorimètre X-Rite i1 Display Pro profilé sur un spectrophotomètre X-Rite i1 Pro.

Bruit de fonctionnement

J’ai effectué quelques mesures au décibelmètre, l’appareil étant placé devant le projecteur à 50 cm. J’ai mesuré le bruit résiduel dans la pièce à 32 dB. Il est bien difficile de donner des valeurs car le bruit de fonctionnement fluctue beaucoup, en fonction de la température dans la pièce, de celle à l’intérieur de la coque de l’appareil, du mode de la lampe, de l’activation ou non du « Dynamic Black », etc. Enfin bref, c’est un peu compliqué, mais la valeur la plus basse que j’ai relevé était à 36 dB, pour le mode Eco et avec le Dynamic Black désactivé, et la valeur la plus haute était de 43 dB.

En mode Eco de la lampe, j’ai trouvé l’Optoma UHD65 silencieux, avec un bruit émis plutôt grave, mais l’activation du Dynamic Black fait gagner tout de suite quelques décibels. Rien de grave, mais ça se remarque immédiatement dans une pièce calme.

Piqué – Netteté

A l’occasion de ce test de l’Optoma UHD65, un projecteur censé disposer d’un excellent piqué, j’inaugure une nouveauté sur Home Cinéma Tendances. Je vais utiliser une mire UHD réalisée par un forumeur de HCFR dont le pseudo est Caraïbe. Je le remercie chaleureusement au passage pour son aide précieuse.

Voici la mire en entier.

Cliquez ici pour voir la photo originale.

Au passage, nous voyons sur cette photo que la luminosité n’est pas uniforme, c’est ce qu’on appelle un hot spot. Le projecteur était placé en position table basse, ce qui fait que l’image était plus lumineuse en bas et au centre, et beaucoup moins en haut sur les côtés, c’est-à-dire là où la lumière a le plus de chemin à parcourir. J’ai mesuré cela au luxmètre, ce dernier étant face au projecteur, l’éclairement allait à peu près du simple au double ! Ce genre de désagrément est assez classique, par exemple je fais le même constat avec mon Benq W2000. Seuls les projecteurs les plus haut de gamme sont épargnés par de tels écarts. Cela dit, à la décharge de l’Optoma UHD65, son zoom était en position max, ce qui favorise ce genre d’inconvénient. Mais est-ce gênant ? En toute bonne fois, je n’avais pas remarqué ce manque d’uniformité avant de passer des mires, alors il ne faut pas s’inquiéter.

Revenons maintenant à la netteté. Voici des photos toujours de la même mire, mais en zoomant avec l’appareil photo sur la partie intéressante.

Caraïbe m’avait indiqué que si j’arrivais à discerner les lignes jusqu’à la graduation 16, c’était déjà fantastique. Eh bien, quelle ne fut pas ma surprise lorsque je me suis aperçu que j’y arrivais jusqu’à la graduation 20 ! Cela signifie que l’Optoma UHD65 est capable de restituer complètement une image Ultra HD malgré le fait qu’il utilise un procédé de simulation 4K. Je précise que l’Ultra Details était désactivé ! Bien sûr, j’ai essayé de l’activer pour voir si ça faisait gagner encore un peu de netteté, eh bien non, ça fait juste apparaître des artefacts. Attention, je ne dis pas qu’il ne faut pas l’activer, je l’ai d’ailleurs fait (en position 1) pour toutes les scènes de film que j’ai visionnées, et je n’ai vu aucun défaut à l’image, mais sur mire cela n’apporte rien de bon.

Petite ombre au tableau, toujours avec la mire de Caraïbe, j’ai constaté que l’image était très légèrement moins nette à gauche de l’image. Rien de grave, mais c’est le signe d’une optique de qualité moyenne. Toutefois, il faut relativiser ce constat et il est quasiment certain qu’il est impossible de s’en rendre compte au cours du visionnage d’un film. Non, selon moi il n’y a pas de soucis, je dirais plutôt que ce projecteur a un piqué d’enfer ! C’est en tout cas le sentiment que j’ai eu tout au long de ce test, avec parfois des images d’une netteté à s’en décrocher la mâchoire.

Je vous propose maintenant quelques photos réalisées sur des images de « L’odyssée de Pi » que j’utilise habituellement pour démontrer l’excellent piqué d’un projecteur.

Regardez ce piqué, c’est démentiel !

Fluidité

Sans interpolation d’image, la fluidité en 24 Hz n’est pas le point fort de ce projecteur, mais avec ce dispositif, nommé « PureMotion », la fluidité devient vraiment excellente, que ce soit en 1080p ou en Ultra HD. Le PureMotion est tellement bien géré que ça apporte un surcroît de piqué aux images Ultra HD lors des scènes d’action. Très franchement, j’ai adoré ce dispositif, et selon moi il fait toute la différence par rapport aux modèles UHD550X et UHD60 qui n’en disposent pas. Cela dit, le PureMotion n’est pas parfait, il donne à l’image un très léger effet caméscope qui pourrait déplaire à certains, mais en ce qui me concerne, une fois que j’y ai goûté il m’a été impossible de m’en passer.

Il est à noter que malgré l’activation du PureMotion, j’ai constaté quelques ralentissements de l’image lors de certains travellings, mais rien de bien méchant. En tout cas, je n’ai vu absolument aucun artefact de bougé, ce qui est très rare et mérite d’être signalé. J’ai possédé par le passé l’Optoma HD87, un très bon projecteur, mais son interpolation d’image était très loin d’atteindre le niveau d’excellence du PureMotion de l’UHD65. Bravo à Optoma pour ces progrès prodigieux !

Luminosité

La luminosité dépend essentiellement du mode d’éclairage de la lampe, « Eco » ou « Lumineux », de l’activation du Dynamic Black et du « Brillant Color » ajustable sur une échelle de 1 à 10. En jouant sur ces différents paramètres, j’ai pu faire varier la luminance des pics lumineux en SDR de 70 à 155 cd/m², sur une base de 2 mètres, ce qui correspond à un flux lumineux de 492 à 1090 lumens. Je précise que ces valeurs ont été mesurées uniquement à partir du mode « Référence », le plus juste d’un point de vue colorimétrique. C’est d’ailleurs ce mode que j’ai utilisé pour effectuer le calibrage, mais nous verrons cela plus tard. Avec un peu plus de 1000 lumens, en tenant compte de l’usure de la lampe, il ne faudra pas espérer illuminer un écran de plus de 3 mètres de base.

J’y reviendrai plus tard, mais sachez qu’en HDR j’ai pu atteindre des pics lumineux de 163 nits (163 cd/m²) sur une toile blanche de 2 mètres de base. Si j’avais doublé la surface de projection, en passant sur presque 3 mètres de base, la luminance de ces pics lumineux aurait été divisée par 2, soit environ 80 nits, c’est un peu juste pour disposer d’un rendu HDR satisfaisant, surtout en pensant à l’usure de la lampe. C’est pour cela que je vous recommande de ne pas dépasser 2,50 mètres de base concernant le HDR.

Profondeur des noirs – Contrastes

Contraste séquentiel – résiduelle de noir

Pour ma part, je considère qu’un contraste séquentiel commence à être bon à partir de 3000:1, ce qui donne une résiduelle de noir à 0,016 cd/m² (48 / 3000 = 0,016 cd/m²) lorsque les pics lumineux sont à la norme, c’est-à-dire à 48 cd/m².

Pour agir sur le contraste, j’ai trouvé le « Pure Contrast » assez inopérant, je l’ai donc laissé désactivé, en revanche le « Dynamic Black » est redoutable. Il m’a permis de faire descendre la résiduelle de noir à 0,037 cd/m², sur 2 mètres de base. Cela n’a rien d’exceptionnel, c’est même plus du double de ce qu’il faudrait avoir pour commencer à profiter de noirs profonds, mais c’est bien mieux que les 0,1 cd/m² obtenus en le désactivant ! La résiduelle de noir est même montée à 0,179 cd/m² en mode lampe « Lumineux » lorsque le Dynamic Black était désactivé.

Le Dynamic Black n’est certainement pas parfait, mais malgré les inconvénients qu’il engendre (modification de la colorimétrie et léger effet de pompage), il est tellement bénéfique pour les noirs et le contraste que je vous recommande vivement de l’utiliser.

Passons au contraste séquentiel maintenant. En désactivant le Dynamic Black, il descend en dessous de 1000:1, ce qui n’est pas acceptable pour un vidéoprojecteur home cinéma. Mais en l’activant, le contraste séquentiel fait un bon prodigieux, pour atteindre des valeurs supérieures à 3000:1, et même 4150:1 en HDR ! Autre paramètre agissant sur le contraste, mais pas sur la résiduelle de noir, le Brillant Color, ajustable sur une échelle de 1 à 10, permet de moduler les pics lumineux.

Nous venons de le voir, le Dynamic Black est très efficace, mais sera t-il suffisant ? Rien n’est moins sûr pour les plus exigeants d’entre-nous, et dans ce cas vous n’aurez pas d’autres solutions que d’associer l’Optoma UHD65 avec une toile grise. C’est ce que j’ai fait avec les deux toiles techniques dont je dispose, la Daylight 0.9 et la Daylight Reference 1.1 Gen2, toutes les deux de la marque Xtrem Screen. Ceux qui connaissent ce genre de toiles techniques savent que parfois celles-ci présentent un moiré, ce qu’on appelle plus couramment un effet de paillettes, eh bien l’Optoma UHD65 n’est pas touché par ce phénomène, en tout cas en ce qui concerne les toiles Daylight. Cela n’a rien d’étonnant car en général les projecteurs qui présentent un excellent piqué sont très peu touchés par cet inconvénient. Refermons cette parenthèse et intéressons nous maintenant à ce qu’apporte ces toiles Daylight. Elles approfondissent les noirs, mais sans amoindrir la luminance des pics lumineux, donc la dynamique d’image s’en trouve renforcée. Avec la toile Daylight 0.9, sur une base de 2,90 mètres, j’ai enfin pu pleinement profiter des qualités de l’Optoma UHD65, sans ressentir de frustration concernant les noirs. Mais c’est avec l’écran Zero Frame Ultra Black Contour, équipé de la toile Daylight Reference 1.1 Gen2, que l’expérience s’est avérée orgasmique avec tout ce que j’aime en vidéoprojection, des noirs abyssaux, un piqué démoniaque, une dynamique incomparable et des scènes de jour stupéfiantes ! Mais, peut-être faut-il le voir pour le croire ?

Contraste ANSI

Pour ma part, je considère que le contraste ANSI commence à être bon à partir de 300:1, eh bien l’Optoma UHD65 est un champion dans ce domaine avec 520:1 après calibrage. C’est un point très satisfaisant car cela procure cet éclat à l’image spécifique aux tout meilleurs DLP.

Le HDR

C’est la bonne surprise de ce test, le HDR est totalement exploitable, dès la sortie de carton, c’est du « plug and play ». Et c’est beau, voire hallucinant de beauté, en particulier sur les scènes claires. L’addition d’un piqué extraordinaire, d’un contraste intra-image de champion, de l’éclat des blancs spécifique aux DLP et de la dynamique apportée par le HDR, donne un cocktail totalement détonnant, à tel point que je ne vois pas comment on pourrait rester insensible devant tant de splendeur !

Certes, c’est compliqué d’avoir un beau HDR sur les scènes sombres, avec ce projecteur assez faible en contraste, mais même dans ce cas, ça reste très correct. Autre point positif pour l’Optoma UHD65, les scènes sombres sont très lisibles, c’est remarquable car faute d’avoir des noirs profonds au moins l’image n’est pas bouchée et on voit une multitude de détails !

Sur 2 mètres de base, j’ai mesuré des pics lumineux à 163 nits, ce qui est remarquable. Mais attention, c’était avec une lampe neuve, puisque j’étais le premier utilisateur de ce projecteur, alors si vous voulez avoir des pics lumineux puissants, il ne faudra pas dépasser 2,50 mètres de base pour une toile de gain 1.

Regardez cette image. Elle est très difficile à restituer pour un projecteur, en tout cas en préservant un bon contraste intra-image. Il y a des contre-jours, des zones très claires et d’autres beaucoup plus sombres. Ici, l’Optoma UHD65 s’en tire à merveille, en donnant un éclat à l’image incroyable ! Cette photo a été prise sur la toile Daylight 0.9 de 2,90 mètres de base en HDR. Certes, avec une telle surface de projection et une toile à gain négatif, je n’avais pas de pics lumineux hyper puissants, mais malgré tout il restait suffisamment de luminosité pour afficher une bien belle image !

Colorimétrie

Alors là, la situation est moins idyllique. Je vous l’ai déjà expliqué précédemment, selon moi il n’est pas concevable de ne pas utiliser le Dynamic Black, sous peine d’avoir des noirs totalement gris, mais cela n’est pas sans conséquences sur la colorimétrie. Par exemple, la courbe de gamma est assez perturbée. Autre conséquence, l’Optoma UHD65 devient alors assez difficile à calibrer et les résultats en chiffres ne sont pas extraordinaires. Mais, est-ce si grave ? A partir du moment où le résultat visuel est au rendez-vous, que demander de plus ? Cela dit, je reste persuadé que cette machine n’est pas faite pour les puristes et les adeptes de la norme, car pour obtenir un visuel satisfaisant il faut la triturer dans tous les sens, quitte à fermer les yeux sur l’orthodoxie colorimétrique.

Mode « Référence »

Nous voyons que les relevés colorimétriques de ce mode ne sont pas parfaits, sans doute à cause de l’activation du Dynamic Black, mais rien de rédhibitoire non plus. Toutefois, un calibrage peut être envisagé, en particulier pour rééquilibrer la balance des blancs.

Mode « calibré »

Certes, je n’ai pas pu faire de miracles, en particulier sur la balance des blancs, où le moindre changement peut complètement déstabiliser l’ensemble, mais du moment que le résultat visuel est au rendez-vous c’est bien l’essentiel. Et sur ce point je n’ai rien à redire, bien au contraire !

Le HDR

Ci-dessous, voilà ce que donnent les relevés colorimétriques en HDR, en sortie de carton.

La balance des blancs n’est pas excellente, mais rien de dramatique. Quant au diagramme CIE, nous  voyons que l’Optoma UHD65 ne couvre pas entièrement le DCI-P3, mais seulement 76,8 %, c’est-à-dire un peu plus que l’espace Rec.709, la belle affaire, cela n’a pas grande importance. L’essentiel est qu’il délivre un HDR de toute beauté, avec des couleurs bien vives, ce qu’il fait très bien quand on sait le régler correctement. De toute façon, je l’ai expliqué ici, l’élargissement de l’espace de couleur n’apporte pas grand chose d’enthousiasmant, ça peut même être contre-productif en vidéoprojection car cela se fait au détriment de la puissance des pics lumineux.

Comme je le disais précédemment, le HDR de l’Optoma UHD65 est déjà très bon en sortie de carton, mais il est encore meilleur après quelques réglages, voire après calibrage.

Impressions subjectives

Je me souviens d’un compliment que le réalisateur Bertrand Tavernier avait fait à son actrice Marie Gillain à propos du film « L’appât ». Il avait dit : « Elle est la vérité 24 fois par seconde ». Eh bien, je dirais à peu près la même chose en faveur de l’Optoma UHD65 : il délivre des claques visuelles 24 fois par seconde. Son piqué démoniaque, allié à un excellent contraste intra-image, font que les scènes claires et mixtes sont absolument démentielles de beauté ! Et que dire de l’apport de cette excellente interpolation d’image en Ultra HD ? Seul le Sony VPL-VW5000ES, qui coûte quand même la bagatelle de 65 000 €, et qui dispose aussi d’une très bonne interpolation d’image, m’avait donné cette même sensation de piqué dans les scènes d’action. Il n’y a rien à dire de plus, une aide à la fluidité bien gérée, c’est très important sur des images Ultra HD !

Rien que ça, c’est déjà beaucoup, mais en plus l’Optoma UHD65 délivre un très beau HDR. Certes, ce n’est pas le meilleur HDR que j’ai pu voir jusqu’à maintenant, la faute à un contraste séquentiel un peu faible, mais il est quand même très bien, et il est utilisable dès la sortie de carton, sans être obligé de mettre les mains dans le cambouis.

Voilà, vous l’avez compris, j’ai adoré ce projecteur. Certes, les noirs sont un peu gris dans les scènes sombres, mais c’est le lot commun de bien des DLP, en revanche dès que l’image s’éclaircit un peu, c’est la claque visuelle assurée.

Et maintenant, quelques photos pour s’en convaincre.

Avez-vous déjà vu une telle précision sur les images ci-dessous ? Moi non, en tout cas je n’en ai pas le souvenir !

C’est hallucinant, non ?

Conclusion

Le principal problème de l’Optoma UHD65 est qu’il est fortement concurrencé par l’Epson EH-TW9300, un projecteur qui rencontre un vif succès, avec un positionnement tarifaire proche. En outre, ce dernier dispose d’un meilleur équipement et de noirs plus profonds, mais l’Optoma UHD65 possède des arguments de poids, comme une bien meilleure fluidité, grâce à une interpolation d’image de tout premier plan, comme un piqué indépassable, comme aussi un naturel et un éclat de l’image que seuls les projecteurs DLP savent offrir. Ainsi, les scènes claires et mixtes sont d’une beauté et d’une précision à couper le souffle !

Cela ne fait aucun doute, avec l’UHD65, Optoma fait son grand retour sur la scène du marché des vidéoprojecteurs home cinéma, en réussissant à être le premier fabricant à nous proposer un DLP 4K vraiment convaincant. Les amoureux des DLP devraient succomber sans retenue.

Je tiens à remercier chaleureusement Optoma France pour le prêt de ce projecteur.

Les plus

  • Un piqué d’enfer.
  • Le contraste intra-image (contraste ANSI supérieur à 500:1).
  • Une bonne fluidité avec une excellente interpolation d’image, activable en Full HD et en Ultra HD.
  • Une image de toute beauté pour les scènes claires et mixtes.
  • Le procédé Dynamic Black, bien utile pour augmenter le contraste.

Les moins

  • Une résiduelle de noir un peu haute, donc des noirs un peu gris sur toile blanche.
  • L’absence d’iris fixe.
  • L’absence de choix sur la couleur de la coque.

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Cet article a été rédigé par Hervé Thiollier – Consultant / installateur home cinéma – Calibreur vidéo – Revendeur Oppo et de matériel home cinéma toutes marques.

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